Qu’importe le flacon
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 16 juillet 2024 12:32
- Écrit par Claude Séné
Nouvel emballage, même marchandise ? Le futur ancien Premier ministre, Gabriel Attal, va donc présider prochainement le groupe de députés à l’Assemblée nationale qui se réclament de l’action du président de la République qui était connu jusqu’ici sous le nom de « Renaissance ». Une appellation qui était censée évoquer la période historique fastueuse illustrée notamment par l’édification de châteaux splendides, et le développement des arts et des lettres, à l’image de l’Italie des XIVe et XVe siècles. À part le nom, je n’ai pas noté un grand renouveau de la classe politique en question ces derniers temps.
En revenant aux origines, le mouvement qui a permis à Emmanuel Macron de conquérir le pouvoir s’appelait « En marche » pour la seule et bonne raison d’utiliser les initiales du chef. En pratique, l’exercice rappelait plutôt les livrets d’opéra où les acteurs chantent « marchons, marchons » tout en piétinant et en n’avançant pas du tout. Puis le parti présidentiel s’est appelé « la République en marche » dans un souci louable de précision. Une utile précaution pour la différencier d’un ensemble plus vaste qui rassemblait, en plus de LREM, les alliés du Modem ou les dissidents Horizons, Agir, Territoires de progrès, Parti Radical et en Commun, sous la bannière « Ensemble citoyens » puis « Ensemble » tout court. Quand le chef a décidé la dissolution, la coalition présidentielle, pleine de confiance et d’espoir, a pris le nom d’« ensemble pour la majorité ». Patatras, de majorité elle n’en eut point, ni absolue, ni même relative. Il a donc fallu se rabattre en catastrophe sur un groupe dénommé « Ensemble pour la république » sans prendre le temps de réfléchir à l’effet que produirait le sigle abrégé EPR, rappelant fâcheusement un réacteur nucléaire qui a quand même fait l’objet d’un énorme retard à l’allumage.
Ces tentatives désespérées de vouloir incarner le changement par un simple jeu de valse des étiquettes, m’a rappelé un passé pas si lointain quand la classe politique se définissait en fonction du personnage du général de Gaulle, pour le soutenir ou le combattre. Au départ, le général était à la tête du RPF, le rassemblement du peuple français, pendant son premier passage au gouvernement et la traversée du désert qui s’en est suivi. Il revient au pouvoir en 1958, avec l’UNR, union pour la nouvelle république, puis l’UDR, successivement union pour la défense de la république et union des démocrates pour la république. Enfin, Jacques Chirac reprendra le flambeau en 1976 en créant le RPR, rassemblement pour la république. Les partis qui ont hérité du gaullisme par la suite y ont fait de moins en moins allusion. C’est probablement le sort qui attend les avatars illustrant la doctrine macroniste, mi-chèvre, mi-chou, et voués à se diluer dans le jeu des multiples prétendants à sa succession.
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