C’est celui qui dit qui y est
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 8 juin 2024 10:38
- Écrit par Claude Séné
C’est à une argumentation digne d’une cour de récréation pour les tout-petits que m’ont fait penser les derniers rebondissements de la guérilla que le pouvoir russe a intentée à l’égard de la France depuis qu’elle manifeste de plus en plus clairement son engagement aux côtés de l’Ukraine. Le premier acte de la dramaturgie a eu lieu quand un homme de nationalité russe et ukrainienne a été pris en charge par les sapeurs-pompiers dans un hôtel de Roissy-en-France à la suite de l’explosion accidentelle d’une bombe artisanale de sa confection. Gravement blessé au visage et aux mains, l’homme de 26 ans a d’abord été soigné et les enquêteurs ont découvert d’autres explosifs dans sa chambre.
Les premiers éléments penchent vers une entreprise de nature terroriste qui aurait mal tourné, et le principal suspect a été placé en garde à vue. On ignore pour le moment s’il a agi seul ou s’il a bénéficié de complicités, et quelles auraient été les cibles dans de probables attentats terroristes. On peut raisonnablement soupçonner que cet artificier maladroit n’était pas un professionnel des services secrets russes, mais plus probablement un amateur téléguidé par Moscou. Sa double nationalité devait permettre d’attribuer un attentat éventuel à l’Ukraine, bien qu’il ait combattu dans le Donbass, dont il est originaire, du côté de l’armée russe. Les cibles potentielles ne manquent pas au moment des commémorations du débarquement allié de 1944, des élections européennes ou des compétitions sportives, en particulier les Jeux olympiques. Il sera difficile, sinon impossible, d’apporter la preuve que ce lampiste a agi pour le compte du Kremlin, car le cloisonnement est de rigueur en pareil cas, mais il est frappant de constater que les autorités russes n’ont pas vraiment protesté de leur innocence dans ce dossier.
Ce sont leurs actes qui parlent pour elles. À la faveur d’une coïncidence improbable, on a appris qu’un ressortissant français travaillant en Russie pour le compte d’une ONG suisse avait été arrêté à Moscou et placé en détention provisoire pour des soupçons de fourniture de renseignements sur l’armée russe depuis plusieurs années. En bon français, cela s’appelle de l’espionnage, même si le mot n’est pas prononcé, et les conséquences peuvent en être catastrophiques. Ceux qui connaissent Laurent Vinatier, savent qu’il est totalement incapable d’une telle activité, mais il risque gros quand on connait les conditions de détention dans les prisons russes, et le risque vital, voulu ou non, supporté par les détenus. Sa meilleure chance de s’en sortir serait d’être échangé avec un Russe que nous pourrions détenir nous-mêmes, pourquoi pas ce fameux Maksym, dont l’accident de Roissy a apparemment amené le pouvoir russe à se venger de la France, dont il a fait sa cible préférée en ce moment.