Droit comme un Z

 

C’est le surnom que donnait le Canard enchainé au journaliste et écrivain Michel Droit, oublié à juste titre des jeunes générations, dont la notoriété se limitait à l’hagiographie servile du général de Gaulle et de son régime au moment de son retour aux affaires à partir de 1958. Le caricaturiste maison le présentait toujours courbé, dans l’attitude du bossu de Paul Féval, invitant les puissants à toucher sa bosse pour leur porter chance. Tout en servant aveuglement son seul et unique maitre, à défaut de conviction personnelle, Michel Droit était du moins constant dans son attachement.

 

 

On ne peut pas en dire autant de Sarkozy qui applique ces derniers temps l’aphorisme d’Edgar Faure, autre personnage oublié, qui affirmait que ce n’était pas la girouette qui tournait, mais le vent. Le dieu du vent, Éole, ayant finalement choisi le camp d’un accord avec la Grèce, il n’hésite pas à affirmer sans la moindre vergogne qu’il y avait toujours été favorable, alors qu’il avait tenu la position inverse, il est vrai sans la moindre constance. Sa double inconstance ne s’applique pas à du marivaudage, mais aux affaires de l’État dont on se félicite à cette occasion qu’il ne soit plus en situation de les diriger. Car ce manque de convictions, de colonne vertébrale, finit par devenir un mode de gouvernement à l’usage de son parti, de ses sympathisants et, espère-t-il, de l’opinion dans son ensemble. Souvenons-nous de son attitude devant les militants anti-mariage homosexuel, quand il lâchait ses positions dans une reddition en rase campagne pour ne pas heurter la foule de front. Si ce n’est pas de la démagogie, cela y ressemble furieusement.

 

Ce n’est pas pour rien que pendant son séjour à l’Élysée le budget des sondages a explosé. Sans compter le favoritisme et la surfacturation probable par des copains très largement coquins également, la méthode consistait clairement à déterminer le sens du poil avant de prendre la moindre décision. À présent qu’il lui faut reconquérir l’opinion, largement lassée par ses excès permanents, Sarkozy alterne deux stratégies basées sur le dénigrement de ses adversaires. La méthode stand-up, qui consiste à aligner les gags écrits par ses nègres comme les perles d’un collier, qui semble avoir fait long feu depuis qu’il a décliné la proposition de tournée avec Djamel Debouzze, et la méthode calomnie, dont il restera toujours quelque chose, pense-t-il, quand il amalgame Hollande et Tsipras en les traitant tous deux de menteurs. Malgré sa qualité d’expert en la matière, il n’est pas sûr que cela suffise à convaincre.

Commentaires  

#1 jacotte86 21-07-2015 10:09
la double inconstance il la connait aussi amoureuse, souvenez vous.."Cécilia si tu reviens j'annule tout..." il es t expert dans cette matière là !
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