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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 27 octobre 2021 10:41
- Écrit par Claude Séné
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Quand des policiers sont pris pour cible dans un quartier dit « sensible » et subissent des tirs pendant leur surveillance d’un point de deal supposé, il est difficile de présenter les choses comme un succès. C’est pourtant ce qu’a tenté de faire le préfet du Rhône après les incidents survenus lundi dans le quartier de la Duchère à Lyon. Trois policiers de la Brigade anticriminalité, qui étaient en « opération de surveillance », ont été visés par des tirs avant de répliquer, sans qu’il y ait de blessés ni d’un côté ni de l’autre.
De là à conclure que le travail de la police a ainsi démontré son efficacité et provoqué cette riposte démontrant à quel point les trafiquants étaient gênés par la présence policière, il reste encore un gouffre, que même la mauvaise foi permanente dont fait preuve le gouvernement peine à combler. D’ailleurs, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a cherché très vite un bouc émissaire pour se décharger de l’impact négatif d’une telle affaire. Il a donc accusé la municipalité écologiste lyonnaise de ne pas avoir déployé suffisamment de caméras dans ce quartier. Outre que l’efficacité préventive de ces dispositifs n’est pas démontrée, l’accusation est cousue de fil blanc. Gérald Darmanin aurait-il tenu le même discours si la mairie de Lyon avait été du même bord politique que lui ? Suis-je bête ! ça ne risque pas d’arriver puisque la République en marche n’a remporté aucune élection municipale dans les grandes villes, sauf erreur de ma part. Si l’on suit le raisonnement ultra sécuritaire du ministre, il faudrait donc, suivant l’exemple de Jean-François Copé à Meaux, déployer une caméra derrière chaque habitant et recruter autant de personnes chargées de contrôler les écrans 24 h sur 24. Ou bien, comme dans le métro à Moscou, mettre en place un dispositif de reconnaissance faciale, pour payer son titre de transport, et « accessoirement » fliquer tous les citoyens.
Le gouvernement gesticule beaucoup sur les aspects sécuritaires et la lutte contre le trafic de drogue. Dernièrement, une tonne de cannabis a été saisie en région parisienne, puis 338 kg près de Nantes. Ces succès montés en épingle ne représentent qu’une partie de l’iceberg. Il y aurait 55 tonnes de résine de cannabis qui seraient échangées chaque mois. Les profits générés par ce trafic sont colossaux et suscitent de nouvelles vocations plus rapidement que la police peut les arrêter. L’économie parallèle et souterraine est gigantesque et provoque de multiples règlements de comptes, en constante augmentation. On ne fera croire à personne que ce sont quelques caméras qui pourront renverser la tendance. L’état essaye de se défausser de ses responsabilités en renvoyant la question aux municipalités, alors que ce problème fait partie des compétences régaliennes, que ce pouvoir, comme les précédents, a visiblement abandonnées.