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L’œuf et la poule
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 28 septembre 2021 10:42
- Écrit par Claude Séné
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Vous connaissez bien entendu cette épineuse question : qui est arrivé le premier, de l’œuf ou de la poule ? Une question qui illustre la difficulté de savoir qui est à l’origine de quoi dans de nombreux sujets existentiels et qui me parait illustrée par la polémique entre les autorités maliennes et le gouvernement français sur le retrait d’une partie des troupes de l’opération Barkhane. Le Premier ministre malien accuse la France d’un « abandon en plein vol », et justifie ainsi la nécessité pour son pays de chercher de nouveaux partenaires.
En l’occurrence, il s’agirait de recruter des mercenaires auprès d’une société militaire privée russe, dite Wagner, accusée d’exactions dans d’autres pays où elle est déjà intervenue. Toutes proportions gardées, la France se retrouve au Sahel dans une position comparable à celle des Américains en Afghanistan, car elle ne peut ni rester ni partir. Le nord du Mali représente un territoire immense, dans lequel les villes de Tombouctou, Kidal et Tessalit contrôlées par la force Barkhane ne sont que la partie émergée de l’iceberg, que l’état malien ne peut pas sécuriser, affaibli par deux coups d’État successifs. Bref, la France renvoie la responsabilité sur les autorités locales, qui prennent prétexte de ce retrait annoncé pour envisager un renversement d’alliance.
De l’œuf, il en a été beaucoup question aussi à Lyon où se tenait le salon de la restauration en présence du président de la République. Le salon a été le théâtre d’un incident où le chef de l’état a été la cible d’un « jet de projectile » selon la formule journalistique, pour désigner le lancer d’un œuf cru sur Emmanuel Macron. Heureusement, l’œuf n’avait pas été dégoupillé, et il s’est contenté d’atterrir mollement, sans même se briser, sur l’épaule du Président. Le dangereux terroriste a immédiatement été exfiltré par les services de sécurité, malgré l’absence d’Alexandre Benalla. Il s’agirait d’un militant d’extrême gauche âgé de 20 ans, non fiché par les services de police. Après la gifle de juin dernier qui a valu à son auteur d’être condamné à 18 mois de prison, dont 14 avec sursis, cette pratique tend à se reproduire. Ce qui me rappelle que cela fait longtemps que l’on n’a pas de nouvelles de Georges Le Gloupier, alias Noël Godin ou encore l’entarteur, le spécialiste de l’attentat pâtissier au moyen de tartes à la crème, dont le dernier exploit a consisté à entarter un vague sosie du président français en 2018.
Quant au lanceur d’œuf, quelles que soient ses motivations, y compris celle de lancer symboliquement une alerte sur la mauvaise presse du président, on peut parier qu’il sera jugé rapidement et sévèrement, car, selon l’adage bien connu, « qui lance un œuf, lance un bœuf » et là, croyez-moi, il faut une carrure de rugbyman pour la réception, ce qui n’est pas le cas d’Emmanuel Macron.