Je suis partout
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 27 février 2015 11:00
- Écrit par Claude Séné
Souvenons-nous. Il y a moins de deux mois, un immense élan rassemblait des millions de Français. Le mot d’ordre, adopté spontanément par les manifestants, disait simplement « je suis Charlie », non pas pour démontrer une adhésion sans réserve à une idéologie, quelle qu’elle soit, mais pour affirmer une détermination sans faille dans la défense de la liberté d’expression. Aujourd’hui, nombre de personnalités déclarent au contraire « je ne suis pas Charlie » et revendiquent leur droit à se désolidariser d’un journal qui ne représente pas leur opinion, en condamnant la violence du bout des lèvres.
Comme si le courage avait changé de camp et qu’il devenait très tendance de se démarquer d’une opinion considérée comme moutonnière. Le chef de file de cette position n’est autre que le rappeur Abd Al Malik, autoproclamé intellectuel des banlieues, sous prétexte qu’il n’est pas analphabète. Pour des raisons que je ne m’explique pas, il est devenu la coqueluche des médias et selon une tradition bien établie, il a été invité partout à l’occasion de la sortie de son dernier opuscule, intitulé « Place de la république ». Toute ressemblance avec le « Place de l’étoile » de Patrick Modiano ne serait évidemment pas fortuite, de même que son « tube » « Les autres » n’est qu’un décalque du « Ces gens-là » de Jacques Brel. Bon, il parait que le recyclage est très utile à la société.
Mais que dit le penseur, considéré comme un modéré ? Que Charlie Hebdo a fait preuve d’irresponsabilité en multipliant les caricatures. Mieux, il persiste et signe dans Télérama dont il a fait la couverture en se plaignant du racisme de ses lecteurs qui n’auraient pas supporté de voir un noir en une du journal, parce qu’il y a eu trois désabonnements à la suite de ses déclarations où il amalgame Dieudonné et les dessinateurs de Charlie. Cette défense puérile me rappelle celle de certains enfants de ZEP, qui, pris en flagrant délit de je ne sais quelle bêtise, accusaient les instits d’être racistes quand ils les sanctionnaient.
Abd Al Malik fait partie de la cohorte nombreuse qui apporte de mauvaises réponses à des questions que l’on ne lui a pas posées. C’est ainsi qu’il prône l’apprentissage des religions à l’école, comme s’il s’agissait là de sa mission principale. Une analyse bien courte pour un maitre à penser.