Le bonheur est dans le pré. (Cours-y vite… il va filer)

Qu’en pense La Fontaine ?                                                          

Autrefois le Rat de ville

 Invita le Rat des champs,

 D’une façon fort civile,

 À des reliefs d’Ortolans.

 Sur un Tapis de Turquie

 Le couvert se trouva mis.

 Je laisse à penser la vie

 Que firent ces deux amis.

 Le régal fut fort honnête,

 Rien ne manquait au festin ;

 Mais quelqu’un troubla la fête

 Pendant qu’ils étaient en train.

 À la porte de la salle

 Ils entendirent du bruit :

 Le Rat de ville détale ;

 Son camarade le suit.

 Le bruit cesse, on se retire :

 Rats en campagne aussitôt ;

 Et le citadin de dire :

 Achevons tout notre rôt.

— C’est assez, dit le rustique ;

 Demain vous viendrez chez moi :

 Ce n’est pas que je me pique

 De tous vos festins de Roi ;

 Mais rien ne vient m’interrompre :

 Je mange tout à loisir.

 Adieu donc ; fi du plaisir

 Que la crainte peut corrompre.

Après 1945 jusqu’en 1975, la France a connu un exode rural touchant surtout les régions de l’Ouest et les montagnes (on a en mémoire la belle chanson de Jean Ferrat, ils quittent un à un le pays…). Après une stabilisation de population, on voit poindre dans les années 2000 à 2007 une augmentation de la population rurale avec la périurbanisation, celle des villes diminue.

Se met en place une transition, des citadins s’installent à la campagne, tout en gardant un style de vie urbain, travaillant en ville et se répartissant dans des lotissements, on les appelle les néo ruraux.

On dit qu’un Français sur deux rêve de quitter un jour la ville pour la campagne, majoritairement des familles ou des couples célibataires, il recherche un meilleur cadre de vie, comme notre rat des champs, ils cherchent un environnement moins agressif, moins stressant, ils veulent plus de confort, plus d’espace, plus de verdure, moins de pollution. Les avancées technologiques, les progrès de communication rendant ces territoires isolés accessibles facilitent cet exode urbain.

À ces néo ruraux viennent s’ajouter ceux qui souhaitent se reconvertir, cherchant un autre sens à la vie, où l’on privilégiera les relations à la personne, le contact avec la nature. 1 million de personnes changent de région chaque année, 100 000 par an s’installent au vert pour un nouveau départ. On les retrouve dans le tourisme, les chambres d’hôtes, les gites ruraux, l’agriculture le plus souvent biologique (30 % des nouveaux exploitants sont d’anciens urbains) les services à la personne, les services de proximité, des activités artisanales… Ceux-là sont prêts à marcher dans la boue, pour être cohérents avec leur idéal de vie, aux relations humaines plus authentiques, dans un environnement à préserver.

L’invitée du dimanche

PS : le phénomène est tellement sérieux, qu’il existe un portail national de l’installation en milieu rural www.installation-campagne.fr, pour faciliter cette nouvelle migration.