Les racines du mal

À quand remonte l’antisémitisme aujourd’hui si réactivé en Europe et en orient ? Le peuple juif s’est constitué en Judée, 1800 ans avant Jésus-Christ, il s’affirme comme le peuple élu de Dieu et il s’attire l’hostilité des peuples qui l’entourent et qui sont polythéistes.

300 ans avant Jésus-Christ, envahis par les Grecs, les juifs vivent avec leur oppresseur et apprennent d’eux le commerce. Quand on leur demande d’abandonner leur religion, ils se révoltent, devenus de dangereux concurrents commerciaux, on fait courir alors sur eux des calomnies relatives à leur culte et leurs mœurs ! Ils ont cependant eu le temps d’ouvrir des comptoirs en Espagne, en Gaule, dans les Indes et en Chine, exportant ainsi leur pouvoir économique.

 

L’Empire romain, prônant le paganisme, réprime cette religion monothéiste avec un Dieu invisible et non représenté, l’empereur Hadrien ira jusqu’à supprimer le nom romain de la province de Judée que les juifs appellent Israël en celui de Palestine.

Au premier siècle, avec l’avènement du christianisme, juifs et chrétiens sont souvent confondus, les chrétiens tiennent à se démarquer de leurs aînés par leurs différences, l’église se méfiera de leur influence. Au XIe siècle, au cours des premières croisades, les chrétiens qui n’admettent pas que les juifs ne croient pas en la personne du Messie comme fils de Dieu, les massacrent.

C’est au Moyen Âge que va se développer un antisémitisme fondé sur l’intolérance religieuse et la jalousie sociale. Dès le XIe siècle, on leur attribue des quartiers de résidence, ils sont interdits de propriété de sol et des corporations artisanales, alors ils se spécialisent dans le commerce de l’argent, le prêt, l’usure, autant de choses interdites par la religion chrétienne. Au XIVe siècle, on les accuse d’avoir empoisonné les puits et déclenché ainsi la peste noire qui fera 25 millions de victimes en Europe. Ainsi commence leur rôle de bouc émissaire. Condamnés par l’église, méprisés par le peuple, ils sont cependant indispensables à la société par le pouvoir de l’argent. On les regroupe dans des quartiers qu’on appelle souvent « la juiverie », et qui s’appelleront ghettos du nom du quartier qu’on leur réserve à Venise, le ghetto étant le lieu où l’on jetait les déchets de fonderie. Dès le XIIIe siècle, on les oblige à porter « la rouelle » rouge afin d’éviter des unions mixtes. On développe une image de peuple démoniaque, pervers, capable de complot, détenant des puissances maléfiques.

Au XVIe et XVIIe siècle, les souverains européens utiliseront leurs compétences et leur communauté développera beaucoup de vitalité. En 1781, on abolit les lois anti-juives, le code Napoléon prône l’égalité juridique pour tous. Parallèlement, la déchristianisation des sociétés en France, en Allemagne, renouvellera la judéophobie par peur de la place ouverte aux juifs, avec encore à leur encontre injures et calomnies. « L’argent est le Dieu jaloux d’Israël devant qui nul autre Dieu ne doit subsister » Karl Marx 1843 !!! Il ignorait alors que plus tard antisémitisme et communisme seraient amalgamés.

Les germes de l’antisémitisme sont bien ancrés, l’histoire est encore longue jusqu’à la date du 7 Janvier 2015… Suite dimanche prochain.

L’invitée du dimanche