La maison FN brûle-t-elle ?

On ne sait pas encore. Par contre celle de son président « d’honneur », oui. Jean-Marie Le Pen, ironie de l’histoire, a failli brûler dans l’incendie de sa maison, lui qui aimait tant plaisanter sur les fours crématoires, un détail de l’histoire selon lui. Il a tenu à rassurer ses amis : il ne souffre lui-même que de légères contusions et il a récupéré sa collection de médailles et son béret de parachutiste. Personnellement, je n’étais pas inquiet. On ne sait pas s’il a pu sauver les disques de chants nazis qu’il a édités et les ouvrages négationnistes de ses amis.

 

Il a beaucoup été question du FN ces temps-ci, et pas seulement en bien, vous vous en doutez. Au lendemain des attentats de Paris, c’est un cadre du parti, Aymeric Chauprade, qui diffuse une vidéo, tournée aux frais du contribuable européen, dans laquelle il dénonce une guerre de religion avec l’islamisme et compare les musulmans aux Allemands d’avant 1933. Désavoué par Marine, il est soutenu par Marion. La nièce défie l’autorité de la tante, ce qui fait un tantinet désordre. Une Marion Maréchal-Le Pen qui se sent pousser des ailes depuis son accession au bureau national et qui va jusqu’à menacer un journaliste, Gilles Leclerc, qui avait rechigné à remettre le prix de l’élu local de l’année à Steeve Briois, maire Front national d’Hénin-Beaumont. Oubliant les caméras et les micros, elle fulmine : « on va vous avoir… ça va vraiment vous faire mal ! » Le véritable visage de la haine et de l’intolérance se montre derrière le masque avenant et le sourire de façade que s’efforce de montrer ce parti en quête de respectabilité.

Le passé rattrape pourtant cette formation politique qui a essayé de faire le ménage en écartant les plus voyants de ses militants, les skinheads. C’est un ancien président du Groupe Union Défense (GUD), un mouvement ultra-violent d’étudiants d’extrême droite, Frédéric Chatillon, qui vient d’être mis en examen pour « faux et usage de faux », « escroquerie », « abus de biens sociaux » et « blanchiment d’abus de biens sociaux ». Pas moins. En clair, il s’agit du financement des campagnes du Front national et des petits arrangements entre amis avec un micro parti et une société de communication ressemblant furieusement à Bygmalion.

Tout ça la fiche un peu mal pour un parti qui se veut différent des autres formations et qui prétend laver plus blanc.