Se battre sur tous les fronts
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 14 janvier 2015 10:40
- Écrit par Claude Séné
Si Paris a été provisoirement la capitale du monde, il ne faudrait pas oublier que la France n’a pas le monopole du terrorisme. Les liens avec Al-Qaïda dans les tueries de Charlie et du magasin kasher ont pu être mis en évidence et la piste de Daech avait également été envisagée. Ces terribles évènements, qui nous touchent de si près, ont fait passer au second plan la situation en Afrique de l’Ouest où sévit toujours Boko Haram.
Il n’y a pourtant pas si longtemps que le monde entier se mobilisait pour dénoncer l’enlèvement et la séquestration de centaines de jeunes filles par la secte islamiste, qui se proposait de les vendre comme esclaves sexuelles ou de les marier de force. Ce mouvement, baptisé « bring back our girls » avait rencontré un vif succès sur les réseaux sociaux, notamment aux États-Unis, où tout Hollywood avait posé sur la photo réclamant le retour des « filles ». C’était en avril 2014. Depuis, malgré les pétitions, la pression internationale est retombée et Boko Haram va bien, merci. La secte a même étendu son champ d’action. Basée au Nigéria, elle s’est attaquée au nord du Cameroun, où l’armée régulière leur a infligé un revers momentané en tuant 143 islamistes. Cela ne compense en rien les quelque 13 000 morts que la secte a causés depuis 2009. Dans la seule région de Braga, 90 % de la population aurait été massacrée.
La violence aveugle de Boko Haram emporte tout sur son passage, massacrant les humains et détruisant les maisons. La secte a franchi un degré supplémentaire dans l’horreur en utilisant une petite fille de 10 ans comme bombe humaine. Elle portait une ceinture d’explosifs, probablement contre son gré, qui aurait été déclenchée à distance au passage d’un point de contrôle, tuant une vingtaine de personnes. Cette pratique de faire appel à des femmes ou des enfants tend à se généraliser, pour tromper la vigilance des forces de l’ordre.
Il parait incompréhensible qu’un groupe terroriste aussi clairement identifié, qui possède des infrastructures visibles, qui a presque pignon sur rue, ne puisse pas être combattu jusqu’à son éradication. Cela supposerait une mobilisation internationale et une coordination des efforts de tous, mais cela devrait être possible. Plus difficile me parait d’extirper le poison du radicalisme de l’esprit des égarés en mal d’idéalisme.