Souvenirs et traditions (encore)

 

Au risque d’être rétrograde ou passéiste, je ne peux m’empêcher de me remémorer les 1er janvier de mon enfance.

 

D’abord, il y avait la tradition d’offrir des étrennes aux enfants, une pièce, un billet, des chocolats et dans les années les plus riches un vêtement ! Autrement dit le 1er janvier avec ses surprises, avait autant d’importance que Noël.

 

 

Une autre tradition, moins drôle celle-là, voulait que le 1er janvier on fasse la tournée des grands-ducs pour aller présenter ses vœux à la famille la plus proche. J’avoue que pour les enfants c’était souvent la corvée, mais il n’était pas question d’y couper, cela nous permettait d’être serrées contre le gros ventre de Tonton Louis, ou de se faire piquer la joue par les moustaches de tante Renée... Et puis au bout, il y avait quand même le petit cadeau, que voulez-vous, tout se paie. Je me souviens aussi, devenue plus grande, d’avoir cherché des stratagèmes pour rencontrer le moins de personnes possibles la semaine qui suivait le 31 décembre, tellement j’avais horreur des embrassades artificielles. Adulte, j’appréhendais le retour au travail les vacances de Noël finies, car je souffrais d’offrir hypocritement des vœux dénués de sincérité à mes collègues, mais je me pliais à la coutume, c’était le prix de ma tranquillité.

 

Une autre coutume que je trouvais charmante, devenue maintenant obsolète, était celle de l’envoi des cartes de vœux à la famille et aux amis géographiquement éloignés. Certains d’entre vous ont peut-être la nostalgie de ces cartes cucul avec une chaumière, une montagne, un bonhomme de neige, le tout décoré de paillettes. Elles ont été remplacées par les SMS MMS (à condition d’avoir un portable) que les opérateurs débordés transmettent en retard, faisant croire au destinataire qu’il a été oublié en donnant toutefois bonne conscience à l’expéditeur persuadé que son message d’affection a bien été reçu… remplacées aussi par les cartes virtuelles (à condition d’avoir un ordinateur) qui ont toujours un petit arrière-goût d’impersonnel... Alors je me dis que l’année prochaine, si je trouve dans les papèteries encore ces délicieuses cartes de vœux, comme un clin d’œil, je renouerai avec cette tradition chaleureuse et sympa de rappel au bon souvenir des gens qu’on aime bien.

 

La technologie n’ayant pas suivi, j’ai cru un moment que mes proches m’avaient oubliée et après en avoir eu beaucoup de tristesse, devenue philosophe, j’ai accepté l’évolution des temps, me disant que cette tradition des vœux ne représentait peut-être plus beaucoup de choses, autre temps, autres mœurs… Pour ma part, j’ai tenu à respecter la coutume jusqu’au bout, puisqu’elle veut que ce soit aux plus jeunes de commencer ce cérémonial, et j’ai pu transmettre dès le premier jour de l’année tous mes souhaits les plus chaleureux à mes sœurs chéries, après tout le bonheur c’est parfois « simple comme un coup de fil » !

 

Il me reste à vous souhaiter bon appétit, car, bien sûr, pas question de déroger à la tradition de la galette des Rois, après on attendra la Saint-Valentin, la fête des Mères, etc., etc.

 

L’invitée du dimanche