Plus c’est gros…
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 22 octobre 2024 11:01
- Écrit par Claude Séné
Plus ça passe. Hier s’est ouvert à Nancy un procès hors norme, qualifié de « carton rouge » parce qu’il concerne, entre autres, des clubs de football professionnels qui se sont fait escroquer des sommes considérables, et aussi des particuliers, victimes d’arnaques de grande ampleur. Le préjudice financier se monte à 28 millions d’euros pour les 1300 parties civiles constituées. Les locaux du tribunal étant trop exigus, il a fallu réquisitionner le Palais des congrès de la ville. Sur le banc des accusés, 28 prévenus, dont certains plaident coupables, cependant que deux accusés sont encore en fuite.
La bande organisée commence ses méfaits en usurpant la qualité d’agent de joueur, une profession qui a connu une expansion exponentielle qui fait que l’on ne les connait pas tous. Ils abusent des responsables de club en leur faisant croire que les coordonnées bancaires de leur poulain ont changé et récupèrent ainsi de grosses sommes, qui transiteront par les nombreux comptes ouverts à cet effet et disparaitront rapidement. Puis les activités des escrocs vont se tourner vers les particuliers. Via des sites internet construits à cet effet, plus vrais que nature, ils vantent les rendements mirobolants des investissements dans les diamants, qui sont éternels comme chacun sait, et des cryptomonnaies, en faisant miroiter des gains de 6 à 8 % au bas mot, voire beaucoup plus. Et ça marche. Après avoir rempli un formulaire en ligne, les cibles sont démarchées par des arnaqueurs habiles qui réussissent à les persuader de ne pas rater « l’affaire du siècle » et faire fructifier leurs économies en « achetant » des diamants dont ils ne verront jamais la couleur, et qui seront dans quelques cas des imitations grossières, ou des monnaies de singe sans la moindre valeur.
Pour réussir, une véritable arnaque doit réunir plusieurs conditions. Les victimes se croient généralement prudentes. Elles n’ont pas conscience de leur naïveté et de leur crédulité, renforcées ici par l’utilisation de l’outil informatique qu’elles maîtrisent mal. En face d’elles, un ou plusieurs adversaires redoutables, rompus à l’exercice, qui savent manier la carotte et le bâton et ferrer le poisson au bon moment. Et surtout l’ingrédient principal, qui est l’appât du gain, non seulement pour lui-même, mais pour la satisfaction de sortir du lot et d’être plus malin que les autres. Si l’on ne devait donner qu’un conseil à tous ceux qui sont tentés de plonger dans une opération apparemment mirifique, ce serait pourtant de suivre la sagesse populaire qui nous dit que si la mariée est trop belle, ou que la dot est trop forte pour être vraie, il faut prendre ses jambes à son cou. Si de tels rendements étaient honnêtes, cela se saurait, et les conseilleurs se les garderaient pour eux.
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