Histoire et politique
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 17 octobre 2024 10:39
- Écrit par Claude Séné
C’est bien connu, ce sont les vainqueurs qui écrivent l’Histoire, pour la simple et bonne raison que les vaincus ne sont généralement plus là pour rédiger les manuels, qui reflètent le plus souvent le point de vue des gagnants. C’est pourquoi la déclaration du président français en marge du dernier conseil des ministres, par laquelle il tançait Benyamin Netanyahou en lui rappelant que c’était l’ONU qui avait permis la création de l’État d’Israël, peut être considérée comme une approximation historique. Factuellement, c’est la déclaration d’indépendance prononcée le 14 mai 1948 par David ben Gourion qui deviendra Premier ministre du tout jeune État, qui signe la naissance d’Israël.
Toutefois, il se sert d’une résolution précédente de l’ONU prise le 29 novembre 1947 et qui prévoyait la création de deux états en lieu et place du territoire de la Palestine, placée alors sous mandat britannique. D’où ce raccourci un peu hasardeux d’Emmanuel Macron sur le rôle de l’ONU. Ce qui est vrai, c’est l’ambivalence des dirigeants israéliens depuis cette époque, qui ne veulent retenir des instances internationales que les aspects qu’ils jugent en leur faveur. Ils utilisent la résolution 181 du plan de partage pour légitimer la création de leur état, et font abstraction de la contrepartie d’un état palestinien, au motif que les Arabes de l’époque eux-mêmes ont refusé ce plan. C’est ce péché originel qui semble expliquer l’attitude pour le moins méfiante des dirigeants israéliens qui soupçonnent l’ONU d’être partisane et de souhaiter secrètement leur disparition. Il est vrai que l’organisation a régulièrement demandé aux parties belligérantes des cessez-le-feu, et le respect des lois de la guerre. Étant donné la supériorité militaire des Israéliens, ce sont surtout eux qui étaient visés par ces demandes. Les dirigeants actuels, en particulier le Premier ministre, accusent nommément le secrétaire général de l’ONU ou les instances issues de l’organisation, comme l’UNRWA, de faire le jeu des Palestiniens.
Cette attitude est dommageable dans la mesure où elle contribue à la décrédibilisation des instances internationales. L’ONU est impuissante, car elle est paralysée par le droit de véto au Conseil de sécurité. Israël tente de réduire à rien le rôle de la FINUL, force d’interposition des Nations unies au Liban, accusée de protéger le Hezbollah. Le crédit dont disposaient encore le Tribunal international et la cour de Justice de La Haye semble en voie de disparition. Les accords internationaux d’extradition ou d’arrestations sous mandats internationaux sont visiblement à géométrie variable, en permettant à Wladimir Poutine de se promener comme bon lui semble, tout en menaçant Paul Watson d’une incarcération possiblement mortelle. Sans oublier une guerre économique qui n’a jamais vraiment cessé, et qui connait un regain notamment avec la Chine plus que jamais sur tous les fronts. « Comment va le monde, Mossieur ? Il tourne, Mossieur, il tourne. »
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