Profession : fils de …

J’ai eu beau chercher, je n’ai trouvé aucune mention claire de la profession exercée par Louis Sarkozy, fils de l’ancien président de la République, qui semble avoir obtenu son rond de serviette dans une émission de LCI animée le soir par le journaliste suisse Darius Rochebin. Il y est présenté comme « essayiste », ce qui veut dire tout et rien à la fois. Il est probablement payé pour cela, mais je doute que cela suffise à payer un train de vie apparemment fastueux, comme lorsqu’il avait dû négocier un prix d’ami pour résider 7 mois pendant le Covid dans un palace de Washington en attendant de trouver et acheter la maison de ses rêves dans le Maryland.

Donc, Louis Sarkozy, qui a 27 ans, est devenu en quelques mois la coqueluche d’un cercle parisien assez fermé, dans lequel son éloignement de la France lui confère une expertise qui lui permet d’être l’arbitre des élégances et de fournir son avis sur toutes sortes de sujets d’actualité. C’est ainsi qu’hier au soir, ayant délivré une opinion circonstanciée sur de nombreux évènements, il se permettait de clore définitivement la discussion sur la situation au Proche-Orient et sur la politique de Benyamin Netanyahou consistant à pratiquer des assassinats ciblés sur les dirigeants du Hezbollah au Liban, en s’exprimant par un lapidaire : « qu’ils crèvent » à leur sujet. Cette position catégorique présente l’avantage de ne nécessiter aucune argumentation, et peut s’expliquer par une formation « à la dure » dans une école militaire, dont il tirera une passion pour les armes, envisageant alors une carrière militaire. Il optera finalement pour un master de diplomatie et de relations internationales et des études en histoire et en philosophie.

La dernière fois que j’avais entendu parler de Louis Sarkozy, c’était en 2012, quand il avait 15 ans et s’ennuyait tellement au palais de l’Élysée, qu’il aurait visé une policière avec des billes et même une tomate. Le geste avait défrayé la chronique, obligeant son père, président en exercice, à s’excuser auprès de la fonctionnaire, qui avait eu le bon goût, spontané ou non, de ne pas porter plainte. Cet incident, contesté désormais à bas bruit par l’intéressé, fait un peu tache sur un CV, et me fait penser à une publicité déjà ancienne dans laquelle on entendait un petit garçon s’adresser au père Noël à peu près dans ces termes : « cette année, j’ai été un p’tit con, mais si tu m’apportes quand même un cadeau, je te promets d’être sage comme une image toute l’année prochaine… » Louis Sarkozy a le droit de dire des bêtises, liberté d’opinion exige, mais on n’est pas obligé de le suivre.