Libre circulation

Elle reste très variable en fonction des accords internationaux. La question de l’immigration reste très sensible dans tous les pays, et les états ont besoin de règles pour se mettre d’accord sur la possibilité de juger des ressortissants étrangers qui auraient commis des délits sur leur territoire. C’est ainsi que certains pays passent des accords d’extradition qui permettent d’arrêter et de transférer des personnes à la demande de l’état bénéficiaire. En ce moment, l’activiste écologiste Paul Watson est détenu au Groenland par le gouvernement danois, à la demande du Japon qui veut le juger pour sa défense des baleines qui aurait causé en 2010 des dommages à un bateau nippon et des blessures à l’équipage.

En attendant de statuer sur la demande d’extradition proprement dite, le tribunal a ordonné la prolongation de sa détention provisoire jusqu’au 2 octobre, bien que ses avocats aient plaidé son innocence des faits qui lui sont reprochés et demandé sa mise en liberté. Le gouvernement danois est, par principe, favorable aux accords de justice internationale et a donc exécuté le mandat confié à Interpol, malgré le mouvement d’opinion très large demandant la libération du fondateur de l’association Sea Sheperd. Plusieurs chefs d’État, dont Emmanuel Macron, se sont prononcés en sa faveur. Tout porte à croire que le Japon a trouvé le prétexte d’un incident entre navires pour poursuivre Paul Watson, défenseur infatigable de la cause des cétacés, qui a obtenu en 1986 un moratoire sur la chasse à la baleine, que Tokyo considère comme un privilège inaliénable de sa tradition culturelle. Une extradition pourrait signifier un emprisonnement à vie pour le militant de 73 ans qui encourt jusqu’à 15 ans de prison, selon son entourage.

À côté de cela, un dangereux dictateur comme Wladimir Poutine, qui est sous le coup d’un mandat d’arrêt international, délivré par la Cour pénale internationale de justice basée à La Haye, a pu se rendre tranquillement à Oulan-Bator, la capitale, à l’invitation de la Mongolie, pourtant signataire des accords de Rome en 2002, comme 122 autres états sur les 193 membres de l’ONU. En vertu de ces accords, Poutine aurait dû être arrêté à sa descente d’avion, puisque la juridiction peut être saisie en cas de génocide, de crime contre l’humanité, de crime d’agression ou de crime de guerre. Il suffit de regarder une carte pour constater que la Mongolie est coincée entre deux puissants voisins, la Russie au nord et la Chine au sud, qui n’ont pas ratifié ces accords pour des raisons évidentes, pas plus que les États-Unis, d’ailleurs. De même que le Danemark souhaite conserver de bonnes relations commerciales avec le Japon, la Mongolie ne peut pas se fâcher avec Poutine. La justice attendra des jours meilleurs.

Commentaires  

#1 jacotte 86 05-09-2024 12:26
selon que vous serez puissant ou misérable etc etc
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