Trêve olympique

À quoi reconnaît-on que la trêve olympique, voulue à l’origine par Emmanuel Macron pour faire oublier son incapacité à reconnaître sa défaite aux élections européennes puis législatives et à en tirer les conséquences, est toujours en vigueur ? Une partie de la réponse est venue de la Maire de Paris, Anne Hidalgo, qui a lancé un débat dont l’opinion publique aurait largement pu se passer, sur la pérennisation des anneaux olympiques installés sur la tour Eiffel pour l’occasion, et qui auraient dû être démontés une fois la fête terminée. Alors que le pays est plongé dans un marasme préoccupant du fait de la vacance du pouvoir qui se perpétue semaine après semaine, le sujet de préoccupation paraît bien futile.

La maire de Paris, sûre de son bon droit après avoir récolté l’approbation du comité international olympique, s’est empressée de diffuser la bonne nouvelle, en espérant visiblement surfer sur le prestige de la réussite de ces jeux, dont elle tient visiblement à s’octroyer une partie du mérite. Il faut d’ailleurs reconnaître que même les opposants au principe des Jeux ont fini par voler au secours de la victoire devant le succès populaire et l’engouement des Français, qui continuent, dans une moindre mesure, pour les épreuves paralympiques, moins bien connues et identifiées du public. C’était sans compter le réflexe pavlovien de sa première opposante au Conseil de Paris qui ne participe aux réunions municipales que dans la mesure où elle peut attaquer la maire à tout propos et même hors de propos. Rachida Dati, éphémère ministre de la Culture sur le départ comme tous ses collègues du gouvernement sortant, dispose précisément du temps nécessaire pour critiquer et si possible torpiller le projet d’Anne Hidalgo, au nom de la protection d’un monument historique, créé par « un immense ingénieur » dont la descendance serait également opposée au projet.

Un deuxième symbole des jeux de Paris pourrait également être installé à demeure, mais le lieu reste à déterminer. Il s’agit de la vasque lumineuse qui s’envole chaque soir depuis le jardin des Tuileries grâce à une montgolfière géante pendant la durée des jeux, olympiques et paralympiques. Elle pourrait constituer une attraction à elle seule, comme on peut le constater au vu de l’affluence des visiteurs. Le fond de la question tient, pour la vasque comme pour les anneaux, et avant eux pour la tour Eiffel elle-même, qui était destinée à être démontée après l’exposition universelle de 1889 à l’occasion du centenaire de la Révolution française, au caractère d’exemplarité ou d’exception que l’on veut lui donner. Et là, on entre dans le domaine de la subjectivité, que seule l’Histoire peut trancher, et encore.