Anne d’Autriche

Infante d’Espagne, elle est la fille du roi Philippe III d’Espagne et de Marguerite d’Autriche. Elle est la belle-fille de Marie de Médicis, qui a arrangé un mariage politique avec son fils Louis XIII, en 1615 (voir Marie de Médicis) en gage de paix entre les deux puissances catholiques.

C’est une alliance désastreuse longtemps stérile, après une nuit de noce humiliante pour Louis XIII, il se désintéresse d’elle pendant quatre ans. Elle vit en retrait à la cour sur le mode espagnol, parlant très mal le français. L’exil de Marie de Médicis à la suite de l’assassinat de Concini, fait choisir au roi un nouveau favori, qui œuvre pour rapprocher les époux royaux. Les dames d’atours espagnoles sont remplacées par des dames françaises, la reine se comporte comme une Française, y compris dans son habillement.

Elle fait plusieurs fausses couches, dont une par maladresse de sa part, qui rend Louis XIII furieux, la lune de miel est finie. En 1635, la France entre en guerre avec l’Espagne, dans le cadre de la guerre de 30 ans dont l’Espagne est partie prenante, Anne est prise entre deux feux, suspectée d’entente avec l’ennemi, son courrier, sa correspondance avec son frère sont ouverts, ses sorties surveillées, menacée de répudiation… elle sera sauvée par un orage providentiel qui oblige le roi de passage à Paris pour se rendre à Saint-Maur à dormir au Louvre, dans la seule chambre aménagée, celle de la reine ! le 30 novembre 1637, après 22 ans de mariage, c’est la nuit de conception de Louis XIV, enfin un héritier. Suivra la naissance en 1638 de Philippe d’Anjou.

Le roi Louis XIII meurt le 14 mai 1643. Anne devient la régente jusqu’à la majorité de Louis XIV en 1651.

Elle convoque le Parlement, et fait casser le testament de Louis XIII pour élargir ses prérogatives. Elle s’installe au palais Cardinal, avec ses deux fils. Elle garde Mazarin, successeur de Richelieu, comme son principal ministre, elle suit ses avis. Sur ses conseils, elle s’oppose au Parlement ainsi qu’aux ennemis extérieurs, Espagne comprise.

En 1649, elle signe avec le président du Parlement la paix de Saint-Germain, où elle obtient des magistrats que les pouvoirs royaux ne soient pas limités en France. C’est un apaisement fragile, après la fronde parlementaire, le roi, devenu majeur et de retour à Paris avec sa mère qui lui a transmis les pouvoirs régaliens, doit affronter la fronde des princes. La guerre civile entraînée par le Grand Condé, durera jusqu’au 21 octobre 1652, jour où Louis XIV, soutenu par sa mère qu’il a nommée chef du conseil, décrétera une amnistie générale. La monarchie en sort renforcée.

Toujours présente auprès du roi, collaborant avec Mazarin, elle sera partie prenante dans la paix des Pyrénées en 1659, qui signe la fin de 24 ans de guerre franco-espagnole, consolidée par le mariage de Louis XIV avec l’infante Marie-Thérèse.

À la mort de Mazarin en 1661, elle se retire à l’abbaye du Val-de-Grâce, elle meurt dans d’horribles souffrances d’un cancer du sein en 1666. Le roi est effondré, pour le réconforter, un conseiller aurait dit « ce fut une grande reine » non, aurait-il répondu : « plus qu’une grande reine, ce fut un grand roi », un grand roi qui a transmis à son fils le plus puissant royaume d’Europe !!!

L’invitée du dimanche