À notre santé !

La formule est habituellement utilisée pour porter un toast générique porteur d’espoir commun. Elle est en passe de devenir une forme d’épitaphe à la mémoire de ce qui fut jadis considéré comme le bien le plus précieux et qui risque de nous manquer cruellement quand on voit la tournure des évènements. Il y a tout d’abord la crise de notre système d’urgences. D’abord exceptionnelle, la fermeture des urgences la nuit pendant la période estivale est en passe de se généraliser, faute de personnel suffisant. Rien de nouveau sous le soleil, me direz-vous. Voire. Les services concernés, qui réouvraient en principe à la rentrée avec le retour des personnels en vacances, ne pourront pas tous fonctionner normalement.

En cause la suppression de 1510 postes d’internes, ces médecins en formation qui sont devenus indispensables au bon fonctionnement de l’hôpital, notamment au service des urgences, et qui font en pratique le travail d’un praticien chevronné. Il y aura moins d’internes à la rentrée, faute de candidats. Les conditions de l’examen ayant changé, beaucoup de futurs médecins ont préféré différer leur demande. Il faudra recruter des médecins étrangers pour faire tourner les services, en croisant les doigts pour que tout se passe bien. Les premiers services concernés seront évidemment les urgences, qui n’arrivent déjà à faire face que très difficilement par endroits. Il n’est pas rare de devoir attendre une demi-journée ou plus pour être pris en charge, et dans de mauvaises conditions telles qu’un simple brancard dans un couloir.

À cette crise de l’hôpital se superpose une crise globale du système de santé français. Lorsque l’on a la chance de disposer d’un médecin traitant, on a tout intérêt à le bichonner. La plupart des médecins déjà installés affichent leur incapacité à accepter de nouveaux patients. Le temps du nomadisme médical déploré par la profession il y a assez longtemps semble bel et bien révolu. Trouver un seul médecin relève déjà du parcours du combattant. Il en va de même pour les examens nécessitant un plateau technique important. Les situations sont très disparates selon la région où l’on habite. Pour passer une IRM, les délais sont très variables : de quelques jours à quelques semaines, ou même quelques mois. La situation politique actuelle, avec un président qui tarde à nommer un gouvernement et une ministre de la Santé sur le départ, n’arrange rien, alors que des mesures d’urgence devraient être prises pour pallier les inconvénients les plus criants et répondre aux revendications des étudiants et des personnels déjà en poste, tandis que des améliorations des conditions de travail et l’accueil des patients devraient être revus en profondeur et mis en œuvre.

Commentaires  

#1 jacotte 86 20-08-2024 12:17
coté IRM si vous voulez avoir un rendez-vous rapide, prenez contact avec les hôpitaux d'ile de France ils ont des disponibilités un peu incompréhensibles! si vous avez bien sur les moyens de payer un voyage AR depuis la province et autres frais! une de mes amies l'a expérimenté! on marche sur la tête
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