Et grenouilles d’applaudir

Nous autres Français, sommes réputés dans le monde entier pour notre gastronomie, et notamment pour notre supposée passion pour un met très étrange aux yeux des autres peuples, notamment anglophones, les cuisses de grenouille. Au point de nous désigner par le nom générique de « frogs » ou encore froggies, avec une connotation généralement négative. Cependant, la grenouille a aussi été adoptée récemment comme mascotte par des opposants à la politique répressive du pouvoir de Donald Trump vis-à-vis de l’immigration. À Portland aux États-Unis, des manifestants déguisés en grenouilles, qui me font personnellement penser à Casimir dans l’Ile aux enfants, se sont mis à danser devant les forces de l’ordre appartenant à la police de l’immigration.

Ce mouvement de contestation s’est baptisé « the antifascist frog » en référence à la stigmatisation des partisans de Donald Trump qui désignent leurs adversaires, quels qu’ils soient, sous le nom générique « d’antifa ». En France, la grenouille a été utilisée notamment par Jean de la Fontaine. Tout le monde connait la fable de « la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf » et qui en creva, « chétive pécore ». Moins connue, « les grenouilles qui demandent un roi » peut nous aider aussi à méditer sur l’époque troublée où nous vivons. Car les grenouilles de la fable, lassées d’être dirigées par un « roi débonnaire et doux » succédant à la démocratie, héritèrent d’un tyran bien plus redoutable, dont elles durent se contenter. Comme il arrive fréquemment chez La Fontaine, les morales des fables en question sont généralement conservatrices, et bien entendu moralisatrices. Mais rien n’interdit de s’en servir pour réfléchir par soi-même et en tirer des enseignements progressistes. Si les Français regrettent pour beaucoup d’avoir porté au pouvoir un despote qui s’y accroche, ils peuvent à tout moment le répudier, sans nécessairement le remplacer par pire encore.

De même, la contestation du président Donald Trump, si elle a tardé à s’exprimer, semble gagner du terrain, en grande partie du fait des outrances du Président qui tente d’utiliser l’appareil de l’état à son seul profit, y compris électoral ou personnel. Le peuple américain n’est pas à l’abri d’une nouvelle tentative de coup d’État, après la reculade in extrémis de l’assaut du Capitole à Washington en janvier 1921. Après sa deuxième élection présidentielle gagnée, Donald Trump a installé son pouvoir de façon plus systématique et organisée, et il se sert des leviers du pouvoir sans la moindre retenue. Cependant, les États-Unis restent une démocratie dans laquelle les élections peuvent défaire ce qu’elles ont permis auparavant. Dans cette perspective, les élections dites de mi-mandat pourraient jouer un rôle très important, si les Républicains venaient à perdre leur majorité dans les deux chambres. Nous, les grenouilles, nous serons bien sûr très attentifs aux résultats.

Commentaires  

#1 Jacotte86 18-10-2025 14:10
Et nous croiserons de joie
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