Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose

Cette sentence du philosophe Francis Bacon est largement plus connue que l’ensemble de son œuvre et elle a traversé le temps sans prendre une ride. Peut-être parce qu’elle illustre parfaitement la difficulté, voire l’impossibilité de combattre une rumeur, qui se nourrit autant, sinon plus, des démentis, que d’apparentes confirmations parfaitement fausses. Cette semaine s’est ouvert le procès en cyberharcèlement de dix personnes ayant relayé une « infox » selon laquelle la Première dame, Brigitte Macron, serait en réalité une femme transgenre, née sous le patronyme de Jean-Michel Trogneux, nom de jeune fille de l’épouse du président. Cette rumeur est à l’évidence transphobe, mais camoufle mal d’autres procès en immoralité.

Princes des monte-en-l’air

Ainsi passe la gloire du monde. Il y a seulement une semaine, le monde entier s’étonnait de la hardiesse qui permettait à quelques malfaiteurs de s’emparer, au vu et au su de badauds effarés, des bijoux de la Couronne de l’époque napoléonienne conservés au Louvre, emportant avec eux un butin d’une valeur « inestimable » finalement évaluée à 88 millions d’euros. À condition de trouver des acheteurs prêts à débourser une pareille somme pour le plaisir de posséder des bijoux invendables en l’état, et perdant presque toute valeur marchande en cas de dessertissage des diamants et autres pierres précieuses, retaillés pour l’occasion. Il n’importe.

Perpétuité « réelle »

C’est, dans le langage courant, la peine maximale à laquelle on peut être condamné en droit français, depuis que Robert Badinter, récemment admis au Panthéon, a réussi à faire abolir la peine de mort en 1981. Il s’agit en pratique d’un emprisonnement à vie, assorti d’une période de sûreté pouvant aller jusqu’à 30 ans, pendant lesquels le prisonnier ne peut bénéficier d’aucun aménagement de son régime carcéral ni d’aucune réduction de peine, généralement accordée aux délinquants ordinaires qui peuvent alléger la sanction, en fonction d’un comportement exemplaire. C’est donc le verdict qui est tombé dans le procès de la meurtrière de la jeune Lola, victime de viol, de torture, puis tuée par Dahbia Benkired.

Héritages

Ensemble des biens, des droits, des éléments du patrimoine culturel transmis d’une génération à l’autre.

La transmission des biens, fait culturel chargé d’un ordre symbolique qui souvent mobilise des affects, interroge les responsables du budget 2026 !

On s’y intéresse depuis 1790 où est votée la première loi de taxation des héritages en impôt unique universel pour lutter contre les privilèges de l’ancien régime qui permettaient la concentration des biens au détriment de ceux qui n’avaient rien ! On considérait même que le droit de propriété s’arrêtait à la mort du propriétaire !

Tous les coups sont permis ?

J’ai apprécié ici même, et pas plus tard qu’hier, le changement de doctrine du Président des États-Unis vis-à-vis de la Russie et sa politique de sanctions économiques pour infléchir l’attitude de son dirigeant, Vladimir Poutine, et l’amener à la table de négociation en vue de discuter d’un cessez-le-feu avec l’Ukraine. Autant l’attitude de Donald Trump était discutable quand il s’est mis en tête d’imposer des droits de douane exorbitants et sans réciprocité à tous ses supposés partenaires, y compris ses alliés historiques, autant l’utilisation de sanctions à des fins pacifiques et pour régler des situations conflictuelles peut sembler légitime.