Un sacré toupet

Après la tenue du « comité s’alerte sur le budget », la conclusion de François Bayrou a été surréaliste. Si nous en sommes réduits à chercher une manne de 40 milliards au minimum pour boucher les trous en 2026, c’est la faute des Français, qui, selon lui, ne produisent pas assez, parce qu’ils ne travaillent pas assez. Et pour quelle raison ne travaillent-ils pas suffisamment ? Le Premier ministre n’ose pas le formuler franchement, mais il est aisé de le comprendre, c’est qu’ils manquent tout simplement de courage, de cœur à l’ouvrage, en un mot, que ce sont de grosses feignasses.

Docteur Pierre et Mister Grouès

On croyait tout savoir de la double vie de l’Abbé Pierre, né sous le nom d’Henri Grouès, qui deviendra célèbre sous celui de Pierre, qui fondera la communauté Emmaüs et mènera un combat incessant contre la misère et le mal-logement. Un nouveau livre parait ces jours-ci, qui révèle une nouvelle fois la face cachée de l’abbé, mais aussi met en cause toute l’institution de l’Église catholique, y compris le Vatican et le pape de l’époque lui-même, ainsi que ses successeurs. Sur la personnalité de l’Abbé Pierre, on y apprend ses sympathies envers le régime du Maréchal Pétain, avant de se tourner vers la résistance, et il est rappelé son soutien à un négationniste notoire, Roger Garaudy.

Une polémique peut en cacher une autre

Le journal Libération a été informé d’un échange de mails entre le ministère de l’Agriculture et une agence de publicité concernant une prochaine campagne destinée à promouvoir l’agriculture biologique sous le titre : « c’est bio, la France » pour relancer l’image de marque du Bio, en perte de vitesse depuis quelques années du fait du renchérissement global des fruits et légumes en général, et du bio en particulier, plus chers du fait de l’incidence du travail tel que le désherbage manuel. Le ministère de tutelle aurait demandé à l’Agence de remplacer le couscous figurant au menu de la famille modèle par du cassoulet, avec du canard, précisait-on.

Terrorisme, vous avez dit terrorisme ?

Je dois reconnaitre ma surprise initiale quand j’ai appris que c’était le parquet de lutte contre le terrorisme qui avait été chargé de l’enquête sur les violences dirigées contre les prisons de plusieurs villes ces jours derniers. Ma méfiance était alors renforcée par des hypothèses d’une piste d’ultragauche, que rien ne venait étayer sérieusement, mais qui pourrait arranger les thèses des ministres tentés par un rapprochement avec le Rassemblement national. Nous nous rappelons encore « l’affaire de Tarnac » en 2008, quand la ministre de l’Intérieur de l’époque, Michèle Alliot-Marie, désignait Julien Coupat et son groupuscule anarchiste à la vindicte populaire comme responsables du sabotage de caténaires sur des lignes de la SNCF.

Chat échaudé…

Craint l’eau froide. Le gouvernement de son prédécesseur, Michel Barnier, est tombé sur la délicate question de fabriquer un budget consensuel quand on ne dispose pas d’une majorité au parlement pour le voter. François Bayrou, qui a échappé de justesse à la même sanction, a décidé de prendre les devants en convoquant dès aujourd’hui un « comité d’alerte sur le budget » alors que les débats proprement dits ne commenceront qu’en octobre comme d’habitude pour l’année 2026. Cette réunion a été convoquée à la hâte pour faire taire les mauvaises langues qui taxent le gouvernement et particulièrement le Premier ministre, d’immobilisme, qui se traduit par une stagnation, voire une baisse, dans les sondages.