
Casse-tête estival
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 5 juillet 2025 11:41
- Écrit par Claude Séné

Avec le début des vacances scolaires revient immanquablement le marronnier des comparaisons des moyens de transport. Les quotidiens et les périodiques tentent de répondre à cette question, cruciale pour la plupart des vacanciers : « qui est le moins cher ? » Entre le train, l’avion ou la voiture, le budget transport reste souvent le poste de dépense décisif. La plupart des spécialistes de la question tombent d’accord sur un point : « ça dépend ! ». Si l’on fait une moyenne et que l’on est au moins trois personnes dans la famille, c’est encore la voiture qui reste le moyen le plus économique de voyager. Mais, ponctuellement, sur un trajet précis, le train ou l’avion peut être moins coûteux.
C’est pourquoi, d’un point de vue strictement économique, il n’y a pas de solution générale : il faut comparer au coup par coup. En effet, par les airs ou par le rail, les prix diffèrent selon la période envisagée et le moment de l’achat des billets. Généralement, les tarifs avantageux s’appliquent aux réservations précoces, mais parfois, ce sont les billets pris à la dernière minute qui sont les moins chers. Pour les trajets à l’intérieur de l’Europe, l’avion est souvent moins cher que le train, alors que, intuitivement, ça devrait être l’inverse. Si l’on écoute un rapport récent publié par le Réseau Action Climat, l’UFC Que choisir et Greenpeace, le marché est faussé par les états et leurs règles fiscales vis-à-vis des compagnies. Aucune taxe sur le carburant n’est appliquée au transport aérien, par exemple. Cet avantage explique le développement des aéroports et le nombre croissant de voyageurs pour un mode de transport ruineux pour la planète, au moment où un penseur comme Jean-Marc Jancovici théorise un quota de 4 vols seulement par personne sur toute une vie.
Une telle position est évidemment à contre-courant des aspirations sans limite des populations des pays dits « développés », mais mérite d’y réfléchir. Actuellement encore, les arbitrages dans les choix familiaux dépendent essentiellement des prix, eux-mêmes conditionnés par des éléments extérieurs indépendants de la volonté des états, tels que la valeur du baril de pétrole ou son équivalent. Les réactions des voyageurs au déclenchement de grèves dans le secteur aérien témoignent de la place prise par l’avion, considéré comme un droit par beaucoup de ses clients. On assiste aux mêmes scènes que lors des grèves à la SNCF pour les fêtes de fin d’année en décembre dernier. Les usagers sont évidemment pénalisés et rejettent généralement la responsabilité sur les organisations syndicales, à l’image du Premier ministre « choqué » de ce mouvement, mais pas du flicage envisagé par le gouvernement, au moment le plus inopportun, par pure provocation. Sans négliger le préjudice subi par les voyageurs qui se faisaient une fête de partir en vacances, on peut aussi avoir une pensée pour ceux qui n’ont pas les moyens de se les payer.