
See you later crocodile !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 3 juillet 2025 11:24
- Écrit par Claude Séné

Vous connaissez probablement ces petites ritournelles infantiles basées sur des assonances sur le modèle « à plus, dans le bus » et qui se déclinent à l’infini, comme ces quelques exemples non exhaustifs : à plus tard, dans le car, à bientôt dans le métro, ou à demain dans le train… Pour ma part, étant parfaitement monolingue depuis ma plus tendre enfance, je n’ai découvert que tardivement qu’il existait un équivalent anglophone à ces expressions, basées sur une ressemblance phonétique, enfin bref une rime, quoi. Plus précisément, Il s’agit d’une chanson du groupe Louise Attaque, « see you later alligator », extrait de l’album « à plus tard, crocodile », traduction littérale de l’anglais « after while, crocodile ».
Quand Donald Trump reprend l’image des sauriens, c’est pour l’associer à la plus célèbre des prisons, une forteresse dont on ne s’échappe pas, celle d’Alcatraz, pour le moment désaffectée et transformée en musée, mais qui pourrait reprendre du service pour répondre à une demande exponentielle de lieux d’enfermement pour les migrants en attente d’expulsion. En un temps record, à peine une semaine, une nouvelle prison, pouvant « accueillir » jusqu’à 3 000 détenus dans des conditions inhumaines, a été construite en Floride sur un site marécageux infesté de crocodiles et de serpents. L’idée, c’est que les prisonniers n’essaieront même pas de s’évader pour ne pas risquer d’être dévorés par les 200 000 alligators qui peuplent le parc national des Everglades. Le président Trump s’est permis d’en plaisanter en inaugurant le centre. Avec un cynisme assumé, il a défendu le projet consistant à remplacer les surveillants par des bêtes sauvages, au risque de la vie des prisonniers. Sans oublier les conditions plus que sommaires de leur détention, rappelant la zone de non-droit de la base de Guantanamo à Cuba.
Des précédents existent, comme cette prison géante du Salvador où Trump a déjà externalisé sa gestion des immigrés dont il ne sait plus que faire sur le sol américain. Pour nous, Français, et nous n’en sommes pas fiers, cela rappelle furieusement le bagne de Cayenne, où Alfred Dreyfus a purgé sa peine jusqu’à la grâce présidentielle, sur l’île du Diable, entourée de requins interdisant toute tentative d’évasion. Dans la nouvelle prison, surnommée par l’administration républicaine « Alligator Alcatraz », les détenus se surveilleront tout seuls pour éviter la confrontation avec une nature hostile, et Trump espère qu’ils partiront d’eux-mêmes, et à leurs frais, plutôt que de risquer l’incarcération dans ces conditions périlleuses. Les réactions à ce genre de politique pénitentiaire et l’attitude par rapport aux immigrés que cela recouvre, est un bon indicateur de l’humanité ou au contraire du manque d’empathie de celui qui les approuve ou qui les dénonce. Alors, une dernière, pour la route : « à jamais, sous le tramway ».
Commentaires
jusqu'ou ira ce malade? comment peut on l'arrêter? Amérique profonde réveille toi!!!