
Qu’ils s’en aillent !
- Détails
- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 20 mars 2025 10:38
- Écrit par Claude Séné

Qui donc ? Mais tous ces ministres dispensables qui s’imaginent que la France va s’écrouler s’ils décident de ne pas poursuivre leur activité, et qui sont persuadés que seul leur avis peut nous sauver du chaos, parce que quelques heureux élus auraient reçu la mission quasiment divine de décider du futur de notre pays. Ces derniers temps, les chantages de ministres qui remettent leur titre en jeu se sont multipliés, sans qu’aucun n’aille au bout de la démarche et mette sa menace à exécution. C’est que, voyez-vous, ces politiciens se considèrent pour la plupart comme des professionnels possédant la science infuse, et par conséquent le pays ne pourrait pas se passer de leur expertise et de leur supposé talent.
Commençons par le tour du propriétaire que je suis, au même titre que les quelque 68 autres millions de personnes habitant notre beau pays, et évaluons le préjudice que nous subirions si les personnages en question cédaient vraiment leur place, au lieu de s’échanger leurs sièges dans un jeu ritualisé de chaises musicales. Est-ce que l’ordre serait moins bien maintenu si la France n’engageait pas une épreuve de force avec l’Algérie, pour faire plaisir à Môssieur Retailleau, en montrant l’étendue de son influence naissante et renforcer ses chances de prendre la présidence de son parti, et, qui sait, entamer une irrésistible ascension vers la magistrature suprême ? De ce point de vue, Gérald Darmanin, ancien ministre de l’Intérieur et nouveau ministre de la Justice, peut passer pour son frère jumeau et lui aussi menace de démissionner si l’on ne lui concède pas l’interdiction du voile islamique dans les compétitions sportives. Un sujet éminemment explosif pour lui, bien que la majorité des Français ne semble pas s’en soucier vraiment, qui divise le gouvernement où les avis divergent de la ministre des Sports à celle de l’Éducation, pourtant supposées travailler main dans la main.
Le torchon brûle donc au sommet de l’état, au point d’avoir provoqué une crise d’autoritarisme du Premier ministre, confronté à ses premiers « couacs » et à la cacophonie qui s’ensuit habituellement. Il en fait les frais dans les sondages où il perd deux points au profit du président de la République. Sa cote ne risque pas de remonter après ses bourdes sur les négociations sur l’âge de la retraite, qui poussent les derniers participants à renoncer les uns après les autres. Toutes ces gesticulations paraissent d’autant plus vaines que ces ministres n’auront peut-être pas le temps de démissionner avant que les députés ne décident de les renvoyer à leurs chères études en censurant la politique et les personnes qui composent ce gouvernement en sursis depuis le début et qui ne représentent guère qu’elles-mêmes.