Et le vainqueur est…

Sauf évènement imprévu, inattendu, imprévisible, improbable et pour tout dire impensable, tel qu’un décès accidentel ou le jugement dernier, Emmanuel Macron sera le 8e président de la 5e république. Dire que je m’en réjouis serait assez largement exagéré. Disons que nous avons évité le pire avec une qualification in extremis du spécialiste de la batterie de cuisine et son chapelet de casseroles, ce qui aurait constitué un déni de démocratie à soi tout seul. Selon toutes probabilités, la messe est dite et le hold-up sur l’élection présidentielle a réussi.

Finalement, les sondages auront été à peu près fiables, et les scores définitifs devraient être proches de ceux qui étaient annoncés par les dernières estimations, malgré les hésitations de beaucoup d’électeurs. Je laisse aux spécialistes le soin de faire des analyses pointues du scrutin pour vous faire part de quelques réflexions personnelles. Tout d’abord pour constater que décidément les règlements de comptes n’ont pas traîné, que ce soit au PS comme chez LR, les deux grands perdants de cette élection, dans des proportions différentes. Les corps des candidats battus étaient encore chauds que les responsables de leurs partis procédaient à leur enterrement, sans fleurs ni couronnes. C’était d’abord Éric Woerth qui déclarait la défaite personnelle de François Fillon, empêché de faire campagne par les affaires, ce dont il le juge responsable à demi-mot. Côté socialiste, Jean-Marie Le Guen se chargeait d’enfoncer le premier clou sur le cercueil de Benoît Hamon, condamné par le péché originel d’avoir incarné la fronde, tandis que Julien Dray annonçait le ralliement programmé du PS à Emmanuel Macron. Malheur aux vaincus semble le slogan des anciens ténors de la vie politique, toujours prompts à charger les candidats dont ils ont eux-mêmes plombé la campagne. Ils avaient de l’entrainement depuis l’échec de Ségolène Royal en 2007.

Quant à Emmanuel Macron lui-même, je l’ai trouvé un brin triomphaliste, ce qui n’est jamais une bonne idée, et sa petite virée dans une brasserie parisienne pour fêter un succès annoncé m’est apparue trop précoce, et m’a fâcheusement rappelé une soirée au Fouquet’s qui préfigurait le quinquennat bling-bling d’un certain Nicolas Sarkozy. Certes, Emmanuel Macron est dans la position d’un archi favori pour le second tour, d’autant plus que les principaux partis vont appeler à faire barrage au Front national, mais cela devrait être une raison supplémentaire de faire profil bas et de la jouer modeste. Car c’est à partir du 7 mai que le plus dur commencera, lorsqu’il s’agira de désigner les députés pour constituer une majorité de gouvernement. Il n’a pour l’instant recueilli sur son nom l’adhésion que d’environ un électeur sur 5, ce qui est bien peu.

Commentaires  

#1 Jacotte massé 24-04-2017 10:02
j'ouvre les paris sur un premier ministre en la personne du maire de Lyon traitre de la première heure ce qui n'augure rien de révolutionnaire!!
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