Violences : la spirale

Rien ne saurait justifier les violences qui ont éclaté ces jours derniers dans des établissements scolaires de Saint-Denis, pas plus que l’exploitation honteuse à des fins de politique partisane qui en a été faite par certains candidats sans scrupules à l’élection présidentielle. Cela ne doit pas nous empêcher de chercher à comprendre ce qui se passe, comment on en est arrivé là, et ce que l’on pourrait faire pour en sortir, ce qui est le plus difficile.

Ces tensions ne sont pas nouvelles. Elles témoignent d’un climat de plus en plus détestable entre les populations ciblées comme sources de problèmes potentiels et une police qui s’arroge tous les droits et qui semble au-dessus des lois qu’elle est censée devoir faire respecter. Bien sûr, ce n’est pas le cas de tous les policiers, ni même de la majorité d’entre eux, pas plus que tous les jeunes seraient violents par nature. L’élément déclencheur a été cette bavure que l’on a appelée l’affaire Théo, et le comportement inqualifiable d’au moins un des policiers. J’ai été frappé par une banderole apparue très vite dans les manifestations de protestation à l’initiative des lycéens, qui réclamaient, non pas la justice, mais une vengeance pour ce qu’avait subi le jeune homme. La façon dont a été gérée la crise de mardi dernier est exemplaire des maladresses de l’autorité. Mettre 55 jeunes en garde à vue indistinctement, sans chercher à comprendre qui avait fait quoi, tout en étant incapable de procéder à des interrogatoires dans un délai raisonnable, pour n’en retenir que 6, et avoir vraisemblablement laissé passer entre les mailles les principaux auteurs des faits, qui n’auront pas attendu leur reste pour s’échapper, ne fait qu’ajouter à la confusion et entretenir le ressentiment des populations. Les parents des élèves concernés sont très remontés contre l’administration qui semble incapable d’assurer la sécurité de leurs enfants tout en maniant l’arbitraire.

Dans un tel contexte, le verdict qui est tombé la semaine dernière dans une affaire de flashball meurtrier à Marseille en 2010 n’est pas de nature à calmer les esprits. Le policier, qui avait utilisé son arme en dehors des règles d’engagement et dont le tir avait entraîné la mort du suspect qu’il venait interpeler, a certes été condamné, mais à 6 mois avec sursis et ne verra pas sa condamnation mentionnée sur son casier judiciaire. Si l’on met en parallèle d’une part, le délit de sale gueule, les contrôles au faciès, toujours démentis et toujours avérés, et d’autre part la clémence relative envers les policiers quand ils sont fautifs, on ne s’étonnera pas que les violences reviennent cycliquement et qu’elles aient tendance à s’amplifier.

Commentaires  

#1 jacotte 86 10-03-2017 11:39
qui a dit que le pays dirigé par un gouvernement de gauche???
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