Nom de Zeus !

Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, ça souffle, et fort, sur la France. La tempête Zeus est en train de traverser le pays, et je ne peux pas m’empêcher de comparer la situation météorologique avec la situation politique, tant il est vrai que ça tangue sérieusement en ce moment. C’est au point que les dieux de l’Olympe de la droite sont en train de se préparer à une réunion au sommet pour tenter de trouver une solution pour sortir de l’impasse dans laquelle les simples humains l’ont plongée.

Au moment même où je rédige ces lignes, Alain Juppé se prépare à annoncer son énième renoncement à la candidature pour être le plan B en cas de désistement de Fillon, ce qui ne l’engage en réalité à rien, tellement les revirements et les coups de Jarnac ont été nombreux dans cette campagne, dans le camp des Républicains. Et ce soir, la réunion au sommet pour trouver une solution risque bien, elle aussi, de tourner en jus de boudin, pour parler trivialement, faute de bonne volonté du candidat à accepter de se démettre. Il faut dire que François Fillon accumule les gaffes en ce moment. Accuser sans preuves ni fondement les médias d’avoir annoncé faussement une tentative de suicide de sa femme en est une première, qui devrait lui revenir en boomerang vis-à-vis de l’opinion, où il est déjà en perte de vitesse. Affirmer à plusieurs reprises qu’il n’est pas « autiste » a aussi été très mal pris, à juste titre, par les familles des personnes atteintes de cette maladie et témoigne d’une part de sa maladresse et d’autre part de sa méconnaissance d’un sujet important. Enfin, confesser ses erreurs devant un parterre de militants acquis à sa cause tout en continuant à se poser en victime et en n’en assumant pas les conséquences fait penser qu’il privilégiera son destin personnel contre toute évidence aux intérêts de son parti et même de la France, puisque, de son point de vue, ce sont ses idées, qu’il n’est plus en mesure de porter, qu’il serait nécessaire de mettre en œuvre.

Parmi les nombreux dessins de presse qui ont été publiés, il en est un qui me parait résumer à merveille l’attitude de François Fillon. On y voit un avion en train de piquer, cependant qu’une bulle indique : « fais pas le con, François, ouvre cette porte ». Le parallèle avec le pilote dépressif de la German Wings qui a précipité son équipage et ses passagers contre la montagne est saisissant. Fillon est en passe d’entraîner toute la droite dans son suicide personnel, au risque de faire le lit du Front national.