Sans domicile fixe

Les mésaventures d’un candidat aux élections présidentielles accaparent la majeure partie des journaux, au point de reléguer au second plan toute autre information. Je dois reconnaitre que je ne suis pas moi-même exempt de tout reproche en la matière. Parmi les nombreux sujets de réflexion auxquels j’aurais pu consacrer une chronique, il en est un qui s’est imposé à moi ces jours derniers, quand je suis tombé par hasard sur un reportage concernant la vie de quelques SDF qui avaient accepté d’être filmés et de se confier à la journaliste à l’initiative de ce sujet.

Un des défis quotidiens de ces malheureux vivant dans la rue, c’est celui du sommeil. Le parcours du combattant en téléphonant au 115 dans l’espoir de pouvoir dormir dans un vrai lit, mais le plus souvent le recours au système D en se glissant dans un parking, le métro, ou un bus de nuit. C’est précisément en se faisant éjecter violemment d’un Noctilien qu’un SDF a trouvé la mort dans la nuit du 24 au 25 février dernier. Selon les conclusions de l’enquête basée sur les vidéos des caméras de surveillance, les passagers du bus étaient tous descendus au terminus, à l’exception de ce sans-abri. Une rixe aurait alors éclaté avec le chauffeur, qui l’aurait fait sortir de force, en le tirant par son écharpe, avant de repartir comme si de rien n’était. L’homme, âgé de 37 ans, est décédé des suites d’une asphyxie. Il voulait vraisemblablement passer le reste de la nuit dans la chaleur du bus. Il en est mort.

À côté de cela, il y a une initiative de nature à vous réchauffer le cœur. Il s’agit là aussi d’un bus, appelé « sleepbus », qui pourra accueillir jusqu’à 22 personnes chaque nuit. Ce car sera doté de tout le confort nécessaire, avec des toilettes et de vrais lits équipés d’oreillers, de draps et de couvertures. Chaque occupant disposera d’une armoire individuelle dont il possèdera la clé afin d’y déposer ses affaires. Luxe suprême, il y aura une télévision et une prise pour recharger son téléphone portable. Les animaux seront acceptés. À l’origine de cette idée, un simple cadre commercial, qui a tout lâché pour financer le projet avec ses propres économies avant de trouver des sponsors pour finaliser l’opération. Il sait de quoi il parle. Il a passé lui-même plusieurs mois dans la rue à l’âge de 19 ans et fréquenté les structures d’accueil, dont il a pu mesurer les imperfections. Il espère à terme pouvoir mettre en service 319 bus sur le même modèle. Ah ! un dernier détail. Cette belle histoire se déroule à Melbourne, en Australie.

Commentaires  

#1 jacotte 86 04-03-2017 11:16
moi je donnerai bien un domicile fixe du coté de Fleury Merogis à tous les politicards responsables de ces injustices sociales qui ne regardent que du coté de leur profit!
Citer