Série noire

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Catégorie : Diabloguiste
Publié le mercredi 15 février 2017 11:00
Écrit par Claude Séné

Décidément, le début de l’année aura vu la malchance s’acharner sur la police en région parisienne. Quand l’affaire Théo a éclaté, avec cette matraque autonome qui a blessé « accidentellement » le jeune homme à l’anus, on s’est dit que c’était grave, certes, mais que c’était un acte isolé. Et voilà qu’un autre jeune raconte avoir été tabassé par la même équipe de policiers une semaine avant Théo, et que le violeur présumé est connu comme le loup blanc, c’est le cas de le dire, dans le quartier, sous le sobriquet de « Barbe rousse ».

Le pire, c’est que Mohammed s’est fait tirer le portrait tuméfié après son interpellation et que l’hôpital lui a délivré un certificat médical décrivant ses blessures et lui accordant une incapacité de travail de 3 jours. Et Coluche le disait déjà en son temps, les policiers n’ont pas droit aux marques. D’ailleurs, ça n’a pas trainé. Le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Le Roux, a demandé une enquête à l’IGPN, vous savez, ceux qui ont élucidé l’affaire de Théo en concluant à un accident. Le policier, il doit être dans ses petits souliers à clous, c’est le ministre qui le dit. « L’IGPN est saisie de plusieurs centaines de plaintes chaque année » (ah ! bon ?) et « elle prononce des avertissements, des blâmes et même des révocations ou des mises à la retraite d’office ». Ben oui, le même citoyen Coluche nous avait prévenus : « au bout de 30 avertissements, on peut avoir un blâme, et au bout de 30 blâmes on passe devant un conseil de discipline et on peut être dégradé ».

Mais ce n’est pas tout. Voilà-t’y pas que j’apprends qu’un autre banlieusard, au nom pourtant bien français, Alexandre, a lui aussi été victime du même « accident » que Théo. L’affaire a été plaidée et le jugement est en délibéré jusqu’au 20 février. On est en droit de se demander si le policier municipal de Drancy mis en cause dans cette affaire a été formé au maniement de la matraque dans la même école que celui de la Brigade spécialisée de terrain d’Aulnay-sous-Bois. Je vous vois écarquiller les yeux derrière votre écran d’ordinateur : aucun journal n’a fait le rapprochement entre les deux affaires. Et pour cause. Le policier était poursuivi pour « violences volontaires » et non pour viol, bien qu’Alexandre ait lui aussi subi une blessure rectale dument constatée ayant entrainé une ITT de 10 jours. Et l’on s’étonne que les banlieues protestent contre des méthodes policières qui blessent les gens « par inadvertance ».