Chandeleur

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Catégorie : Diabloguiste
Publié le vendredi 3 février 2017 10:46
Écrit par Claude Séné

Vous avez peut-être confectionné des crêpes hier, 2 février, pour célébrer la Chandeleur, mais savez-vous seulement, bande de mécréants, ce que l’on fête ce jour-là ? Je vous avoue que ma science de fraîche date est due à la conscience professionnelle qui me pousse à me documenter et à vérifier les informations avant de pondre les âneries que vous avez la faiblesse de lire. Donc, la Chandeleur est une énième récupération d’une fête païenne par l’Église catholique. La coutume voulait que l’on fasse procession avec des flambeaux en l’honneur du dieu Pan afin de garantir la récolte de l’année suivante.

Pour ranimer le moral des troupes, un pape a eu l’idée de choisir cette date pour rappeler la présentation du messie au temple, 40 jours après sa naissance, fixée arbitrairement au 25 décembre, ce qui tombe pile-poil le 2 février. On remplace les torches par des cierges consacrés, des chandelles, quoi, et le tour est joué. D’où le nom. Bon, ça, c’est fait. Mais pourquoi faire des crêpes ? Une autre tradition païenne voulait que l’on utilise les restes de farine de la récolte écoulée pour faire les fameuses crêpes afin de repartir sur un cycle nouveau. Par superstition, il fallait tenir une pièce d’or dans la main gauche tout en faisant sauter la crêpe de la main droite, puis la glisser dans la crêpe que l’on plaçait au sommet de l’armoire jusqu’à l’année suivante pour la donner à un pauvre. Cette pratique était supposée porter chance et garantir fortune toute l’année. Évidemment, nous autres, en Bretagne, on fait des crêpes toute l’année, et c’est déjà un bonheur en soi.

Et puis la Chandeleur, c’est aussi un moment charnière de l’hiver. Dans mon enfance, on m’a fait apprendre la comptine : « le jour de la Chandeleur, l’hiver se passe ou prend rigueur ». Cette observation de bon sens a donné lieu à une tradition spécifique en Amérique du Nord : le jour de la marmotte. Si la marmotte voit son ombre en sortant, c’est donc qu’il y a du soleil, et elle retourne se cacher et hiberner dans son terrier, car c’est signe que l’hiver sera rigoureux et va encore durer 6 semaines. Dans le cas contraire, si elle reste à l’extérieur, on peut considérer que l’hiver est terminé dans sa période la plus difficile. Tous les regards étaient donc tournés hier sur le comportement de ces rongeurs aux États-Unis et au Canada. Si Fred et Sam, les marmottes canadiennes ont annoncé un printemps précoce pour les concitoyens de Justin Trudeau, Phil, la marmotte de Pennsylvanie, est repartie se cacher. L’histoire ne dit pas si c’est la perspective de supporter Donald Trump pendant 4 ans encore qui l’a fait se recoucher, mais je n’en serais pas étonné.