Vous avez dit débat ?

Débat : action de débattre une question, de la discuter entre personnes d’avis différents. De ce point de vue, l’émission télévisée diffusée sur TF1 hier soir ne répondait que très partiellement à la définition du dictionnaire. D’une part parce que la question sur laquelle portait la discussion n’était pas très précisément circonscrite. Plutôt qu’une seule et unique question, ce sont de multiples sujets qui étaient mis à l’ordre du jour. D’autre part, parce que certains points faisaient consensus pour tous les candidats.

Rien d’étonnant dans ces conditions que le supposé débat tourne à l’énonciation d’un catalogue de mesures, une longue énumération dans laquelle les débatteurs n’ont que très peu croisé le fer. Pour être honnête avec vous, je vous avouerai que je ne me suis pas infligé les quelques deux heures et demie de l’émission-fleuve, et vous savez quoi ? À la lecture de la presse ce matin, je n’ai eu aucune surprise, aucune mesure phare qui n’aurait déjà été évoquée par l’un ou l’autre des candidats. À la vérité, ce que les Français attendent éventuellement de ce genre de confrontation est de même nature que lorsqu’on va au cirque pour voir si le lion va manger le dompteur. Je n’échappe pas à la règle et je n’ai suivi le cours de l’émission qu’assez brièvement, le temps de constater que chacun était dans son rôle, s’exprimait de façon mesurée et courtoise, énonçait ses propositions préparées à l’avance, parfois sans répondre véritablement aux questions des journalistes. La routine, quoi. Ou un tour de chauffe, au choix.

L’enjeu était ailleurs. D’abord, l’audience. Le flop attendu par certains n’a pas eu lieu. 18 % de parts de marché, 3,8 millions de téléspectateurs, c’est le meilleur score de la soirée devant une série diffusée sur M6. C’est nettement moins que les 5,6 millions réunis pour le premier débat de la primaire de droite, mais cela laisse présager une participation convenable aux scrutins des 22 et 29 janvier. Ensuite, qui a remporté le match ? Ou plutôt, qui ne l’a pas perdu ? On a vu Bruno Le Maire s’effondrer et François Fillon se détacher dans ces circonstances. Rien de tel pour l’instant. Sur l’ensemble des téléspectateurs, la hiérarchie mesurée par les sondages précédents est à peu près respectée avec un trio dans l’ordre, Montebourg, Valls, Hamon et pour les sympathisants de gauche, un ordre différent, Valls, Hamon, Montebourg, mais dans un mouchoir. Tout reste donc encore ouvert, à ceci près qu’il n’y a que deux fauteuils pour trois afin d’accéder au 2e tour de la primaire et que le vainqueur final aura bien du mal à créer une dynamique autour de lui.

Commentaires  

#1 poucette 13-01-2017 10:50
les chiffres ne disent pas si les téléspectateurs ont fait comme toi et moi....un zapping fréquent
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