Né en 17

Voici revenu le temps des vœux et des bonnes révolutions. Il y a un an, je vous souhaitais ici même tout le bonheur du monde, un an après la tuerie de Charlie Hebdo. Je me doutais déjà que ce ne serait pas facile, mais l’année 2016 n’a fait que démontrer l’internationalisation des actes de terrorisme. La longue liste des attentats n’a cessé de s’allonger avec le dernier en date le 31 décembre dans une discothèque d’Istanbul, une semaine après celui du marché de Noël à Berlin.

Ce que j’espère profondément, c’est qu’un enfant qui naîtra en 2017, parvenu à l’âge d’homme, comme son homologue de 1917, chanté par Jean-Jacques Goldman, né à « Leidenstadt, sur les ruines d’un champ de bataille », ne choisira pas le côté obscur de la force, poussé par des idéologies nauséabondes. Sans tomber dans la nunucherie d’une quelconque miss entraînée à sourire en agitant gracieusement une main aux doigts élégamment réunis dans un geste mécanique, tout en proférant des vœux de paix dans le monde, je voudrais que la communauté internationale se décide enfin à se doter d’une ligne commune pour lutter efficacement contre le terrorisme et fasse régner un ordre dans lequel les conflits pourraient se régler par les voies diplomatiques. Un monde dans lequel les résolutions de l’ONU auraient force de loi et seraient respectées de tous.

L’année 17, il y a un siècle, a marqué un tournant dans le conflit meurtrier de la « Grande Guerre », celle qui a fait dire : « plus jamais ça ». Il y a d’abord eu l’entrée en guerre des États-Unis aux côtés des descendants de Lafayette en avril, puis la révolution d’Octobre que nous célébrons le 7 novembre grâce aux joies du calendrier julien alors en vigueur en Russie et à de sombres histoires d’années bissextiles comparables à ce dont parlait hier mon invitée du dimanche. 2017 sera une année électorale importante en France et dans plusieurs pays européens, dont l’Allemagne. Les perspectives sont sombres, avec la montée des populismes. Nous en sommes réduits à souhaiter au moins d’éviter le pire, et que les Français ne choisissent pas l’aventurisme que constituerait Marine Le Pen, sous prétexte que notre pays n’a jamais « essayé » le Front national. Espérons que nos concitoyens aient conservé un minimum de bon sens et n’aillent pas se punir eux-mêmes en croyant infliger une sanction à une classe politique qui les a déçus. Quand on observe les résultats dans les communes où l’extrême-droite a été portée aux affaires, on ne peut plus dire que l’on n’a pas été prévenu. Je sais, ce n’est pas gai, tout ça. Enfin, tant qu’on a la santé !