Bonne année 2017, 2018 ou 2022 ?

Je ne sais plus trop, car intriguée par le moment zéro, où l’on reste suspendu entre l’année qui vient de se terminer et celle qui va commencer, j’ai revisité la construction de notre calendrier en même temps que ce concept de zéro.

J’ai donc découvert que la numérotation de notre calendrier chrétien, faisant suite au calendrier romain qui se repérait par rapport à la fondation de Rome, après 753 ans d’empire romain, on  a commencé  en l’an 1 après J.-C, à partir d’une date supposée de la naissance du Christ qui d’après les spécialistes serait advenue quatre ans auparavant !

Mais comment appeler l’année avant J.-C. ? Pourquoi pas l’année 0 ? Ou l’année -1 ?

Peut-être tout simplement parce que le zéro n’était pas connu, pas plus que le nombre négatif.

L’invention du zéro est tardive et son histoire complexe, car elle varie avec les civilisations et les cultures, cette petite bulle est un symbole pour représenter l’absence d’objets, le vide, le nul, le rien. Les Babyloniens par exemple pour différencier 35 de 305, marquaient la place du zéro par des crochets, les Mayas souvent mettaient des coquillages à la place du vide. La religion hindoue intègre le vide et l’infini comme très positifs car symboles du tout et du rien, mais les Grecs refusent le zéro car sa connotation de néant offense leur esprit rationnel, et la Chine refuse de prendre le rien trop négatif comme point de départ ! En Occident, au XIIe siècle, l’église se méfie du zéro assimilé au diable on préfère utiliser les chiffres romains, mais la nécessité du commerce l’impose.

Le zéro, au départ signe de marquage, devient un chiffre puis un nombre à part entière, c’est le premier entier naturel dans la numération, avec sa définition, c’est le résultat de la soustraction d’un nombre par lui-même. Il tourne fou si on l’utilise pour diviser, c’est d’ailleurs une opération interdite en mathématiques. Si on prend la valeur X de plus en plus près de 0 le résultat de la division prend des valeurs de plus en plus grandes : le zéro et l’infini sont intimement liés par le fait que 1 divisé par zéro n’est autre que l’infini ! Le zéro permet de compléter notre système de numération, il crée le chiffre 10 somme de 1 plus 2 plus 3 plus 4 et marque la position, 10, 100, 1000…

Les effets de ce départ du calendrier en oubliant l’année zéro, c’est entre autres que les années bissextiles devraient être 1, 5,9, et non 4, 8, et quand on a fêté le passage au XXIe siècle en 2000, on s’est trompé d’une année, on fêtait la dernière année du XXe siècle, le siècle suivant ne commençait qu’en 2001… alors sommes-nous en 2017 ou en 2018 ? Ou en 2022 si on part de la vraie naissance de JC ? La polémique est largement ouverte sur cet arbitraire de départ de notre calendrier !

En vérité cela ne change pas grand-chose à l’âge de mes artères, tout en m’ouvrant les portes infinies du savoir et, en attendant, quel que soit son nom je vous souhaite cette nouvelle année la meilleure possible du fond du cœur.

L’invitée du dimanche