Fuites

In English, prononcez leaks. Historiquement, l’expression a fait florès avec les révélations de Julian Assange, qui a divulgué massivement des documents classifiés révélant des faits de corruption, d’espionnage ou de violation des droits de l’homme. Ce scandale est connu sous le nom de wikileaks, du nom du site Internet où ces informations ont été publiées. Depuis, d’autres fuites, imputables à Edward Snowden, ancien agent de la CIA et de la NSA, ont révélé le système massif d’écoutes illégales imputables principalement à l’administration américaine. Les sociétés occidentales n’ont jamais plus que maintenant cultivé le secret tout en prônant la transparence.

Grâce aux actions de quelques lanceurs d’alerte, des révélations se produisent régulièrement. Malgré tous les efforts de leurs promoteurs pour garder le silence sur leurs pratiques douteuses, des fuites adviennent, montrant au grand jour des irrégularités ou des délits avérés. Dernièrement, c’était l’affaire des Panama papers, dans laquelle on découvrait des fraudes fiscales et des « optimisations » sur une grande échelle, et encore plus récemment, le « foot leaks », ces fuites sur les finances des grands joueurs, avec parfois des clauses hallucinantes dans les contrats qu’ils négocient, comme la prime de match perdu, ou la récompense pour ne pas cracher sur un adversaire. L’existence même d’Internet et des réseaux sociaux a permis de démultiplier l’information, pour le meilleur (parfois) et pour le pire (souvent). Plus grand-chose ne peut rester vraiment secret, mais aussi les rumeurs les plus folles sont prises pour argent comptant, comme dans l’histoire de cette pizzeria de Washington accusée sans preuves ni réalité d’être un repaire de pédophiles proche d’Hillary Clinton.

La recherche de transparence a pris une tournure particulière ces derniers temps avec une campagne publicitaire concernant un autre type de fuites. Vous l’avez probablement repérée, car elle passe systématiquement aux heures des repas. On y voit une dame bien sous tous rapports nous expliquer qu’elle rit, qu’elle éternue, et qu’elle a des fuites urinaires. En général, on nous la balance deux fois par coupure publicitaire, car, c’est bien connu, le public auquel on s’adresse comprend plus rapidement si on lui explique longtemps. Il ne nous manque que la démonstration in situ. À la place, nous avons droit à une simulation avec un verre d’eau colorée sur la protection miracle super absorbante. Personnellement si mon urine avait cette couleur bleue, ça m’inquiéterait, mais passons. Au passage, j’ai noté la disparition des fronces élastiques sur les côtés. Ah ! au temps pour moi, ça c’était Pampers. Au fond, est-ce bien différent ? Ne sommes-nous pas de plus en plus infantilisés par des publicités ridicules ?

Commentaires  

#1 jacotte 86 10-12-2016 12:21
j'espère qu'elle a été payé très cher car cela doit être difficile de se sortir d'une situation aussi ridicule que dégradante... que fait le CSA?
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