J’y vais, j’y vais pas ?

Je ne parle pas des questions que se posait François Hollande sur sa candidature aux prochaines présidentielles, il y a d’ailleurs répondu ! Non je parle de mon hésitation dimanche dernier à aller ou non voter dans le cadre des primaires de la droite et du centre pour essayer de freiner l’irrésistible ascension de François Fillon.

Stratégiquement, certains pensaient que si des électeurs de gauche se mobilisaient en masse pour voter Juppé, on pourrait éliminer du paysage politique le candidat le plus à droite dont le programme antisocial donnait des frissons. Je pensais avec eux que c’était peut-être une solution. (15 % d’électeurs de gauche se sont déplacés) Mon hésitation, ce n’étaient pas les deux euros qui allaient enrichir le trésor de guerre des adversaires. (Plus d’un million de bénef au passage), c’était de mettre ma signature au bas d’une déclaration scélérate.

Je la rappelle pour mémoire : « je partage les valeurs républicaines de la droite et du centre, et je m’engage pour l’alternance afin de réussir le redressement de la France ».

Je suis allée jusqu’à la porte du bureau de vote, puis je suis repartie, me donnant un sursis jusqu’à 19 heures, pour examiner en mon âme et conscience si j’étais capable de me parjurer pour faire gagner la peste à la place du choléra. J’ai tranché, je suis restée chez moi, à me regarder dans la glace, perplexe sur le système lui-même.

Quel sens peuvent avoir des primaires, que ce soit celles de droite ou celles de gauche à venir ? Est-ce que ce sont des instances vraiment démocratiques ? N’est-ce pas une façon d’affaiblir les partis politiques en leur enlevant leurs prérogatives de désigner leur candidat, faisant d’eux de simples organisateurs, décourageant ainsi les militants ? Le jeu revient à faire débat autour des personnes plus qu’autour des projets qui se ressemblent tous ! Instaurées par la gauche en 2011, qui demandait elle aussi un engagement écrit de ses électeurs « se reconnaissant dans les valeurs de la gauche et de la république », on est en droit de se demander quelle valeur ont leurs résultats.

Qui a voté aux primaires de la droite ? Ceux que l’on appelle « les inclus », les plus de 65 ans, les retraités, les ruraux, les classes moyennes et supérieures, un électorat qui de toute façon ne représente que 10 % de la masse électorale totale, et l’on voudrait nous faire croire que les jeux sont faits, que Fillon sera notre prochain président de la République, gagnant sur le Front national ! C’est peut-être faire être un peu trop vite les comptes, que deviennent les voix des 90 % restants, à savoir, les jeunes 18/24 ans, les employés, les ouvriers, les 500 000 fonctionnaires que l’on promet de jeter, en bref les classes populaires !

Le retrait lucide de Hollande est un cadeau en même temps qu’une chance inespérée à la gauche de se rassembler au-delà de toutes ambitions personnelles, avec un programme progressiste préservant les acquis sociaux, pour être présente au deuxième tour, pour faire barrage à blanc bonnet ou bonnet blanc. Ne ratons pas ce rendez-vous, sinon on va en baver pendant cinq ans !!!!

L’invitée du dimanche

 

 

 

Commentaires  

#1 Claude 04-12-2016 10:25
Mettons nos lecteurs dans la confidence. Mon invitée me transmet son texte, que je me charge de publier sur le site. Par suite d'une faute de frappe de ma part, ce billet a failli être signé "l'invotée" du dimanche. Au fond, j'aurais peut-être dû laisser la coquille, ce n'aurait pas été si mal vu que cela.
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