Beaux quartiers, vilaines manières

Et s’il fallait un karcher pour nettoyer certains beaux quartiers de la racaille en pull rose qui les peuple ? Le fond de l’ignominie a sans doute été atteint avec la tentative d’incendie dans la nuit de dimanche à lundi du futur centre d’hébergement d’urgence pour les sans-abris qui doit ouvrir ses portes début novembre dans le très chic 16e arrondissement de Paris. Les apprentis incendiaires ont fort heureusement manqué leur coup et le centre pourra ouvrir comme prévu, à moins que les voyous en Chanel ne trouvent un autre stratagème pour se débarrasser des indésirables.

Depuis que la mairie de Paris a programmé la construction de ce centre en bordure du Bois de Boulogne, une fraction huppée de riverains s’est regroupée autour du maire d’arrondissement, Claude Goasguen, pour tenter d’y faire obstacle. Une armée d’avocats a essayé de faire interdire cette installation sur une base juridique inexistante. Puis les activistes bourges ont voulu faire peur et rallier l’ensemble des Parisiens à leur cause en évoquant la jungle de Calais et en prédisant un nouveau Sangatte. Un pas de plus a été franchi quand la meute déchaînée s’en est prise lors d’une réunion publique à la secrétaire générale de la Préfecture et à l’adjoint au maire de Paris chargé du logement, affublés de noms d’oiseau les plus orduriers, tels que « brosse à caca ». Et voici que l’on est passé de l’agression verbale aux actes physiques avec ce début d’incendie maitrisé par les pompiers. Devant cette tournure des évènements, Claude Goasguen, élu Les Républicains, a tenté de prendre ses distances en estimant que ce n’était pas le principe du centre, mais son emplacement qui posait problème. C’est certain. Il ne manque pourtant pas de ghettos de l’autre côté du périphérique qui permettraient à Monsieur Goasguen et ses amis de continuer à dormir tranquillement sur leurs deux oreilles pendant que les SDF seraient priés d’aller mourir ailleurs, si possible en silence.

Et ce sont les mêmes qui sont descendus dans la rue dimanche dernier pour défendre encore une fois la famille traditionnelle, sûrs de leur bon droit et investis d’une mission quasi mystique, celle de préserver une société bâtie pour eux et leur petit confort, une société dans laquelle rien ne doit changer, et surtout pas les valeurs matérielles, celles de leurs immeubles de luxe pour lesquels ils sont prêts à risquer la vie des pauvres, s’il le faut. Là aussi, le vernis de civilisation saute rapidement et l’ordure n’est jamais loin quand il s’agit de qualifier les couples homosexuels. Et ce sont eux qui parlent de charité chrétienne !