Un air de famille

Combien de fois me suis-je entendu dire par de parfaits inconnus, vous êtes la sœur de… quand ce n’était pas carrément une confusion de personne, excusez-moi je vous ai pris pour… au-delà de ce caractère physique évident, je suis toujours étonnée de retrouver chez l’une ou l’autre de mes sœurs, le même geste pour écrire, pour manger son toast le matin, pour se pincer le nez… mais aussi des traits de caractère psychologique dont j’essaie de corriger ceux qui me déplaisent et que je suis bien obligée de reconnaître en moi, face à tous ces miroirs.

Je n’ai pas échappé à l’hérédité, qui consiste à recevoir de mes parents, voire de mes ancêtres, des traits de caractère, caractères physiques ou moraux, selon les lois de la génétique, et que ces mêmes caractères ont été transmis à mes frères et sœurs d’où notre air de famille !

Selon les lois de Mendel, chaque individu possède deux espèces de chaque gène, une copie venant de la mère, une copie venant du père, à l’exception des chromosomes sexuels. Il peut y avoir deux copies identiques, c’est le cas des jumeaux homozygotes ou des copies différentes, c’est le cas des jumeaux hétérozygotes.

La génétique qui étudie l’hérédité biologique a mis en avant la molécule d’ADN qui en est le support. C’est devenu un traceur, qui permet de réaliser l’ensemble des variantes des gènes pour chacun, qu’on appelle le génotype.

C’est grâce à ce génotype que l’on peut isoler des gènes nocifs porteurs de maladies, afin de les combattre dans un but thérapeutique, voire même de les supprimer ou de les remplacer. Par le génotype, on peut aussi savoir si l’on est porteur de ces gènes responsables de plusieurs anomalies afin de trouver des parades. C’est ce que l’on met en œuvre dans la thérapie génique qui peut modifier certains paramètres de l’ADN, on peut sortir des cellules souches du corps, les modifier, les réinjecter dans des actes médicaux très complexes. Les recherches sont ouvertes sur le gène de la violence, de l’alcoolisme, de la schizophrénie…

La recherche de l’ADN à d’autres utilités, dans les enquêtes criminelles par exemple, et l’on peut maintenant faire faire sa séquence d’ADN par des laboratoires pour 175 €, pour retrouver ses origines, sa paternité, ses ancêtres… l’ADN se conservant très longtemps dans des conditions précises, grâce à lui, on a pu reconstituer des animaux préhistoriques et l’homme de Neandertal.

 Mais dans une famille on partage plus que des gènes, « la familialité » essaie de démêler le biologique du culturel dans les transmissions familiales et le problème de tout individu est de cerner son identité propre, à partir de cet héritage génétique, croisé avec l’influence psychologique des aînés, l’impact sociologique et politique du milieu où il est né, et à partir de là se construire une personnalité originale sans pour autant renier tout ce qui lui a été donné. C’est notre part de liberté qui nous fait échapper au déterminisme, c’est la porte qui nous permet d’être ce que nous vous avons décidé d’être.

 

L’invitée du dimanche