
Confidence pour confidence
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 3 mai 2025 11:06
- Écrit par Claude Séné

Cyril Hanouna a mis fin à un suspense insoutenable, savamment organisé par ses proches et les amis ou obligés de son employeur, Vincent Bolloré. Il ne sera pas candidat à la prochaine élection présidentielle. Enfin, pour le moment. C’était une blague, là-dessus, nous sommes d’accord, mais une mauvaise plaisanterie, uniquement destinée à accréditer une idée, celle de voir un trublion populiste et démagogue être pris au sérieux et devenir crédible pour diriger la France, sans la moindre expérience préalable. On pense naturellement au précédent constitué par la candidature de Coluche en 1981, qui se présentait dès le début comme une provocation, mais avait réuni suffisamment de soutien populaire pour constituer une menace pour les candidats « sérieux ».
Cyril Hanouna fait semblant de se poser en simple animateur n’ayant jamais nourri d’ambition personnelle, maintenant que son ballon d’essai a fait « pschitt », mais il n’a probablement pas dit son dernier mot. Après tout, peu de gens auraient misé le moindre kopek sur un obscur politicien, ancien banquier, certes nommé ministre par un président lui-même sorti de nulle part et qui allait bénéficier d’un concours de circonstances improbable pour devenir le recours contre l’extrême droite, comme Chirac avant lui, réélu dans un fauteuil en 2002. Depuis son élection en 2017, Emmanuel Macron a perdu la plus grande partie de son attractivité, au point que les Français, selon un sondage, sont 78 % à attendre impatiemment son départ alors même qu’ils n’ont pas encore de candidat favori pour le remplacer. Le rassemblement national fait la course en tête, que son candidat soit Marine Le Pen ou Jordan Bardella, voire un autre, mais serait battu au second tour face à l’ancien Premier ministre Édouard Philippe.
Aucun candidat autoproclamé ou plus ou moins déclaré, ne dépasse 10 % de soutien spontané, ce qui est compréhensible à 2 ans du terme du mandat présidentiel, mais montre bien que la compétition est loin d’être jouée et que tout peut se passer. De quoi aiguiser les appétits de personnalités issues de la « société civile », comme on dit, cités par les Français comme présidentiables, ou appelés à des fonctions régaliennes. Parmi eux, Michel-Édouard Leclerc se verrait bien à Bercy, soutenu par 20 % de Français, autant que l’ancien président François Hollande. De même que Tony Estanguet ou Laurent Berger ont actuellement la même cote que Jean-Luc Mélenchon ou… Vincent Lyndon ! quant à Cyril Hanouna, il aurait fait le même score que Xavier Niel, intéressé par la mairie de Paris, mais ce ne serait pas forcément réciproque. Nous allons donc pouvoir rayer de la longue liste des présidentiables le nom de Cyril Hanouna, qui ne sera pas candidat. Et, confidence pour confidence, moi non plus. Mais j’ai une bonne excuse : « j’ai piscine ! »