Guerre et paix

Tout occupé qu’il semblait être par la guerre commerciale qu’il a déclaré au monde entier avant de se raviser et de focaliser sur la puissance économique la plus dangereuse à ses yeux, la Chine, Donald Trump a trouvé le temps de tancer son ami Poutine, dont il aimerait qu’il « se bouge » un peu pour avancer dans des négociations pratiquement à l’arrêt depuis les premières rencontres. Ce rythme très peu soutenu n’augure pas d’espoir de succès alors qu’il avait claironné partout que cette guerre entre la Russie et l’Ukraine allait se régler en 24 heures, grâce à lui. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on est loin du compte, et que chaque jour qui passe ne fait qu’envenimer la situation.

L’argument de Donald Trump n’a pas changé. Il faut faire la paix pour sauver les braves soldats qui meurent de part et d’autre, dans une guerre évitable. Visiblement, le président américain ignore que l’autocrate russe ne se soucie aucunement de devoir sacrifier des générations entières de son contingent militaire, qu’il peut mobiliser à volonté, pour en faire de la chair à canon. Démographiquement, la Russie « pèse » beaucoup plus que l’Ukraine, et le régime autoritaire ne s’embarrasse pas de droits de l’homme et encore moins d’objection de conscience. Jusqu’à récemment, Donald Trump n’avait pas eu un mot de compassion pour les populations civiles touchées par les bombardements et les frappes aveugles entraînant de nombreuses victimes et la destruction d’infrastructures y compris hospitalières et humanitaires. Le raid meurtrier sur Soumy l’a contraint à une réaction a minima en le qualifiant « d’horrible » sans plus de précision. Comme d’habitude, Donald Trump renvoie les belligérants dos à dos pour masquer son incapacité à imposer la paix.

Ce président qui se pose en faiseur de paix a d’ailleurs des causes très sélectives. Il veut la paix à Gaza, mais par la déportation des populations palestiniennes, en y aménageant un Disneyland fructueux pour les touristes du monde entier. Et que penser des projets belliqueux du mégalomane de la Maison-Blanche pour annexer les territoires dont il prétend avoir besoin, tels que le Groenland, Panama ou le Canada, pour l’instant. Sans compter la mise au pas possible de l’Iran par l’intermédiaire de son ami Netanyahou prêt à toutes les aventures pour rester au pouvoir, et l’intervention envisagée pour se débarrasser des rebelles Houtis un peu trop menaçants. On cherche en vain des initiatives en faveur de la paix, dont se gargarise pourtant le président. Seule lueur d’espoir dans un monde de tous les dangers, la prise de conscience des électeurs américains dont certains regrettent apparemment leur choix. Il reste à trouver l’incarnation, le candidat ou le ticket gagnant en vue de 2028. Le flambeau démocrate est repris par Bernie Sanders, 83 ans, ou Alexandria Ocasio-Cortez, 35 ans. À suivre.