Cocorico

C’est le chant de l’animal totem, symbole de la France, le coq ! Ce gallinacé considéré pour son courage et sa bravoure, sa générosité, sa ponctualité a été remarqué dès l’Antiquité où il apparaissait sur les monnaies gauloises.

Pour les chrétiens, au Moyen Âge on le perche en haut des clochers, il est censé attendre le retour de la lumière divine, selon les Évangiles, il annonce le jour nouveau et veille à ce que le diable ne s’approche pas.

On dit que Vercingétorix, devant Gergovie, aurait envoyé un coq aux armées romaines par défi, César l’aurait alors invité à dîner, lui révélant qu’au repas il avait mangé son coq cuisiné au vin ! Les tribus celtes l’appréciaient pour sa hardiesse et son orgueil.

Les rois de France l’ont adopté comme symbole, depuis Charles VII, Valois et Bourbons le représentent sur les pièces, les peintures et sur les documents officiels.

Louis XIV lui donne une place importante dans l’architecture décorative, il rejoint l’emblème de la royauté, la fleur de lys. On retrouve ces motifs au Louvre et à Versailles, et on le voit sur l’une des entrées de l’Élysée, la grille du coq. Pendant la révolution, en 1792, on lui attribue un second rôle, celui de dénonciation civique des citoyens ennemis, son chant devient synonyme d’alerte dont il est le lanceur dans la presse et dans les affiches, et dans les fêtes républicaines !

Il sera détrôné par l’aigle (vite oublié) dans l’empire napoléonien « le coq n’a pas de force, il ne peut être l’image d’un empire tel que le nôtre ». Il reviendra au goût du jour en 1830…

Pendant les deux grandes guerres mondiales, l’affrontement allemand français se verra matérialisé par un combat aigle coq, on croit en lui comme représentation de la force nationale « coq gaulois qu’il est le droit qui écrasera l’aigle germanique ». Il devient l’emblème d’affiches de propagande et de chants patriotiques.

Depuis 1909, associé aux fédérations sportives, Il reste ambassadeur de la France, représentant sa résistance et son savoir-faire ancestral, tous les sportifs habillés par la grande fabrique « le coq sportif » se doivent de l’arborer lors des compétitions internationales. Il est de bon ton commercialement de l’associer à des entreprises qui se revendiquent fleurons de la France !

Il est également revendiqué par les associations extrémistes, intégristes, et réactionnaires comme l’AGRIF ou sur le site « français de souche », les néofascistes lyonnais l’arborent en symbole dans leur logo… Alors ce représentant de la fierté nationale, ne serait-il pas hélas symbole de chauvinisme, dénigrant ce qui est étranger, revendiquant une « identité nationale » suspecte et ses dérives ?

Cet oiseau qui chante le matin à la levée du jour, car l’air est plus pur et l’environnement plus calme, pour porter son chant, afin de montrer sa puissance et sa suprématie sur les autres oiseaux, et revendiquer son statut social, chante moins bien quand il y a du brouillard !

Autant que le totem de la France, il est aussi celui de notre Jupiter qui partage son orgueil, son audace et qui en annonçant l’année 2024 « comme une année de fierté française » l’utilise pour servir sa politique.

Il devrait se souvenir de ce que disait le grand philosophe Coluche « les Français ont choisi le coq comme symbole, car c’est le seul oiseau qui arrive à chanter les deux pieds dans la merde »

L’invitée du dimanche