« Grosse » fatigue

On connaît tous cette sensation passagère ou durable qui s’exprime par une sensation de lassitude, d’épuisement, qui, à un niveau élevé, s’appelle l’asthénie. C’est une sensation générée par le cerveau via le corps, résultant de contraintes physiques ou psychiques.

On la reconnaît à la diminution des performances physiques et cognitives entraînant des somnolences, une irritabilité, une lassitude…

Normale après un effort physique intense, ou après une privation de sommeil, elle disparaît après le repos… si elle subsiste, elle est anormale.

Elle apparaît comme conséquence de maladies virales, de pathologies graves, cancer, sclérose en plaques, ou choc psychologique.

Elle est reconnue comme pathologique dans le S.F.C. syndrome de la fatigue chronique, dont on ne connaît pas les causes exactes, mais qui s’exprime par des douleurs musculaires, articulaires, des difficultés cognitives, des sensibilités accrues aux stimuli sensoriels, des troubles du sommeil.

Une situation de stress ou d’anxiété peut provoquer une fatigue psychique, par surproduction d’adrénaline et de noradrénaline, 2 facteurs qui préparent le corps à réagir à une menace, cette réaction constante engendre une fatigue considérable qui peut devenir chronique.

Une fatigue mentale se manifeste par des troubles digestifs, ou du sommeil, elle survient après un effort intellectuel dû à une surcharge de stimuli, un excès d’informations qui submergent le cerveau, un investissement émotionnel trop important ou trop long. On constate alors une dégradation de la motivation et de l’estime de soi ainsi que de la qualité de la vie sociale et familiale, une perte de poids, des problèmes de mémoire, des troubles de l’appétit, on appelle ça le « burn out ». Cela concerne 34 % de la population !

Toute situation provoquant un manque d’énergie, une alimentation déséquilibrée par exemple, une apnée du sommeil, provoque de l’épuisement.

Tout le monde est touché, enfants, adolescents, adultes…

Pour la chasser, il faut d’abord écouter les signaux de son corps, s’il est épuisé, c’est qu’il dit stop !

Le remède paraît simple pour s’en débarrasser, ralentir son rythme, bien manger, pas de grignotage, pratiquer une activité physique, s’hydrater comme il faut, avoir des loisirs, être créatif, lire, méditer, dessiner, se promener, cuisiner, faire du théâtre… la prise de stimulants, comme la caféine, entraîne parfois plus de risques que de bénéfices… rien ne vaut une bonne hygiène de vie. Beaucoup de bon sens, pas si facile que ça à réaliser, compte tenu des différentes pressions que l’on subit dans toutes les sphères de notre vie !

Parmi ces pressions, il y a bien évidemment les difficultés sociales, économiques, imposées par le système politique que l’on a tendance à rendre unique responsable, bien que l’on soit face à une irresponsabilité généralisée.

La conséquence en est une fatigue démocratique, car les partis politiques sont de moins en moins crédibles pour 42 % des citoyens qui n’ont pas participé aux dernières législatives… lassés par des promesses jamais tenues ! (devant l’essoufflement des institutions, François Hollande avait des propositions pour leur redonner du souffle, des réformes en profondeur, un mouvement de décentralisation, des consultations citoyennes… que ne les a-t-il mises en pratique ?)

 Cette lassitude qui explique la démobilisation, la baisse des participations, un investissement militant de moins en moins important, représente un danger pour la démocratie, car trop sensible aux remèdes extrémistes !

Puissent les prochaines élections européennes me démentir !

L’invitée du dimanche