Boules puantes et jour de l’an

Et bonne année grand-mère ! Éric Zemmour vient de recevoir le soutien embarrassant de militants d’extrême-droite dont il se serait bien passé. Le candidat, qui rase les murs depuis les graves incidents violents lors de son meeting à Villepinte, a été obligé de se désolidariser de deux courtes vidéos où des militants simulent des tirs sur des cibles vivantes supposées adversaires du polémiste. Y sont nommément cités Raquel Garrido et Alexis Corbière, de la France insoumise, ou Emmanuel Macron. Plus globalement, on comprend que les adversaires désignés comme personnes à abattre sont les antifas, les gauchistes ou tous les « bougnoules mentaux ».

Dans le même temps, le domicile de Sandrine Rousseau, dans lequel se trouvait le mari de la militante écologiste était la cible d’un harcèlement nocturne, avec l’apposition d’autocollants à la gloire de Zemmour, le tout accompagné de bruits de sonnettes ininterrompus. Le lien avec les vidéos publiées sur Twitter est établi par la casquette « ben voyons », le slogan de Zemmour, arboré par ses partisans et que porte le « héros » du sketch du sniper. Le candidat lui-même ne s’y est d’ailleurs pas trompé, qui a voulu immédiatement rectifier le tir, si l’on ose dire, en se désolidarisant de ces propos et de ces actes, bien qu’il ait été récemment l’auteur d’une plaisanterie douteuse au salon de l’armement en visant des journalistes. Il a donc pris la peine de renier les auteurs de ces incitations à la haine en ne les reconnaissant pas comme ses sympathisants et encore moins ses amis. Pas de chance, le mal est fait, et toutes ses dénégations ne changeront rien au fait qu’il est assimilé à l’intolérance et à la haine des étrangers, il a d’ailleurs été condamné pour cela. C’est le terreau de ses déclarations constantes qui a fait pousser ces rejetons violents qui l’encombrent à présent. Qui sème le vent récolte le tempo, chantait MC Solaar.

Je me demande d’ailleurs jusqu’à quel point les dénégations conscientes d’Éric Zemmour ne cachent pas, très mal, un véritable déni, au sens psychanalytique du terme. C’est-à-dire le refus inconscient de reconnaître un aspect de sa personnalité, qu’il ne peut pas assumer. Sous le couvert d’une préférence nationale, plus présentable, se dissimuleraient la xénophobie la plus crasse et le racisme le plus abject, qu’il voudrait bien gommer de son image sociale. La fameuse et fumeuse théorie du grand remplacement qu’il brandit pour effrayer le bourgeois comme le populo, n’est rien d’autre que la manifestation d’un égoïsme forcené, le reniement des valeurs de la République, où la liberté est équilibrée par l’égalité et la fraternité. Il préfère d’ailleurs l’état, comme au bon vieux temps du maréchal Pétain, au nom d’un nationalisme outrancier, flattant le chauvinisme enfoui en chacun d’entre nous, dont il se fait le porte-étendard. S’il est rattrapé par la réalité et qu’il baisse dans les sondages, ce n’est que justice.

Commentaires  

#1 jacotte86 23-12-2021 12:08
il peine pour avoir ses 500 signatures....il va disparaitre du paysage politique son ego en souffrira un bon coup
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