Shocking !

Depuis le temps que Boris Johnson ne rate aucune occasion de se payer notre tête et de faire de la France son souffre-douleur favori, j’avoue que je ne suis pas fâché de pouvoir enfin et pour une fois lui rendre la monnaie de sa pièce, même si nous ne partageons pas la même devise. Pour mémoire, il faut rappeler que depuis que Boris Johnson a été désigné « prime minister » du Royaume-Uni, il n’a eu de cesse de nous attribuer tous les maux qui frappaient les sujets de sa gracieuse majesté, tandis qu’il nous poignardait dans le dos à chaque occasion, que ce soit sur la question des migrants, la gestion des permis de pêche en Manche ou les contrats d’armement avec l’Australie.

Il aura du mal à nous rendre responsable des derniers ennuis qui lui sont tombés dessus et qui pourraient finir par lui coûter son poste. On a appris, preuve à l’appui d’une vidéo de la porte-parole du Premier ministre ne se pensant pas enregistrée, qu’une fête baptisée réunion de travail avait eu lieu pour le réveillon de Noël 2020 dans les locaux du 10 Downing street, en plein confinement, alors que les simples citoyens devaient se conformer à des règles strictes pour éviter la propagation de la maladie. La presse a évidemment fait ses gorges chaudes de l’incident, en titrant « faites ce que je vous dis, pas ce que je fais ». La porte-parole a démissionné, mais l’opinion tient le Premier ministre, qui a dû présenter ses excuses, pour responsable. Il se trouve désormais sur un siège éjectable, le parti conservateur étant désormais devancé par le parti travailliste dans les sondages d’opinion.

Sa crédibilité a en effet été mise à mal par ce scandale, relayé par les réseaux sociaux où la vidéo a été partagée plusieurs millions de fois, et l’hilarité de la collaboratrice de Boris Johnson, alors que la pandémie a touché durement le pays, a eu un effet dévastateur. Au point qu’un canular a pu prospérer sur Facebook selon lequel une nouvelle fête se déroulera cette année chez le Premier ministre à l’occasion de Noël. La page concernant cette « Christmas rave » totalement fictive, a réuni 330 000 personnes qui se sont inscrites pour y participer, tandis que 500 000 autres personnes se déclaraient « intéressées » par cette initiative. L’ancien maire de Londres a toujours bâti sa réputation sur son côté bon vivant, maniant volontiers la provocation, et réussissant à se rendre sympathique par un populisme de bon aloi. Mais cette fois, d’un côté comme de l’autre du Channel, les restrictions imposées par une pandémie qu’il a souvent semblé prendre à la légère, alors qu’elle l’a touché personnellement, ont affecté durablement l’opinion, qui n’apprécie pas de devoir se conformer à des règles édictées par ceux qui s’en affranchissent si facilement.