Marie Madeleine Dreux d’Aubray

Plus connue sous le nom de « la Brinvilliers », qui fut la plus célèbre empoisonneuse du règne de Louis XIV.

Née en 1630 dans une famille de grande aristocratie, sa personnalité interroge, et nécessite un court résumé de sa vie avant d’épouser Antoine Gobelin, marquis de Brinvilliers en 1651.

Violée par un de ses domestiques à l’âge de 6 ans, elle aurait manifesté très tôt une précocité sexuelle la conduisant à inciter ses frères dès l’âge de sept ans à des rapports fréquents. Elle grandit et devient une jeune fille très séduisante au sourire irrésistible qui l’amène jusqu’à son union avec Antoine Gobelin. Cette enfance tourmentée expliquera sûrement, les goûts de Marie-Madeleine pour les hommes, et aussi la haine pour sa famille…

Elle jette son dévolu sur Gaudin de Sainte-Croix, riche libertin, grand joueur et devient sa maîtresse.

Son père trouvant son comportement immoral fait interner Sainte-Croix à la Bastille, où il rencontre un Italien, Eggidi, qui l’initie à l’art de l’empoisonnement. Une fois libéré, Sainte-Croix retrouve sa maîtresse, et lui transmet l’art de composer des remèdes subtils et définitifs !

Alors commence une série d’assassinats où la marquise assume sa vengeance et assouvit ses penchants meurtriers.

Pour maîtriser ses « outils », elle quitte ses beaux atours pour des tenues plus modestes de femmes de charité et visite les hôpitaux où elle cajole les malades, teste sur eux ses poisons, elle note tout : la dose, les symptômes, la durée de l’agonie, la hauteur des souffrances…

Elle va commencer par son père qui lui a contrarié ses amours immorales, avec l’aide du laquais de son amant. Il meurt le 10 septembre 1666 dans des souffrances épouvantables, suivront ses deux frères, puis sa sœur en 1670. Plus rien ne l’arrête, elle essaie en vain de supprimer sa propre fille qu’elle trouvait stupide !

Son amant commence à s’inquiéter de cette fureur meurtrière, il enferme dans un coffret les preuves de sa culpabilité (ses notes et ses échantillons de poisons), avec la mention à n’ouvrir qu’en cas de mort antérieure à celle de la marquise !

Il meurt en 1672, la cassette est trouvée, ouverte, Louis XIV lance un mandat d’arrêt, elle est emprisonnée le 16 mars 1676. Sa tentative de suicide ayant échoué, commence alors un procès, d’avril à juillet, elle nie tout, malgré les preuves, puis se mure dans le silence, sa défense se résume à dire qu’elle voulait chercher les contrepoisons. Condamnée à la décapitation puis à être brûlée, ses cendres dispersées au vent, elle parlera enfin à son confesseur et se convertira, devenant d’une piété exemplaire, et c’est avec courage qu’elle affrontera son châtiment le16 juillet 1676.

Dans ce règne où médicaments pouvant devenir poisons sèment un climat de peur, tout un réseau d’empoisonneurs impliquant des personnes de condition sera découvert, prémisse de « l’affaire des poisons ». La Brinvilliers ne donnera aucun nom pour les utilisateurs de ses poisons, mais il est plus que probable que pour des raisons politiques ils ont servi à assassiner Henriette d’Angleterre et essayés par les Vénitiens dans deux tentatives d’assassinat de Colbert.

La marquise était-elle vraiment un monstre ? A-t-elle été manipulée par son amant ? A-t-elle été utilisée par les grands de ce monde ? Ses cendres se sont envolées vers le ciel, vers le mystère de la rédemption !

L’invitée du dimanche

PS : erreur du billet précèdent, les danaïdes étaient au nombre de 50