La galéjade PACA

Si beaucoup d’observateurs se sont dits soulagés des résultats du 2e tour des élections régionales en Provence Alpes Côte d’Azur, il y en a un qui doit en être mécontent et qui pourrait dire : « je vous l’avais bien dit », c’est le candidat écologiste, Jean-Laurent Félizia, qui ne s’est retiré qu’à contrecœur et sous la pression des états-majors nationaux. Les chiffres lui donnent raison, puisque Renaud Muselier devance largement Thierry Mariani, qui réalise un score inférieur à celui de Marion Maréchal en 2015.

Le Rassemblement national échoue une nouvelle fois dans la course au pouvoir, malgré une situation politique très confuse, où les différentes droites se sont déchirées, avec des changements d’écuries des leaders locaux propres à déboussoler les électeurs, ou ce qu’il en reste, en PACA comme ailleurs. Quand le président sortant en est réduit à passer des accords avec le parti majoritaire qu’il combat à longueur de législature à Paris, pour contrer un candidat issu des rangs de son propre parti, soutenu par l’extrême droite, et qu’il arrache la neutralité de la gauche en ressuscitant aux forceps un front républicain donné pour moribond, sinon mort et enterré, on n’est pas loin de la sardine qui boucherait le vieux port de Marseille. Une poule n’y retrouverait pas ses poussins. Ajoutez-y l’interprétation surréaliste du gouvernement qui affirme avoir eu « dès le début » une position « claire » vis-à-vis des Républicains, alors que Mr Muselier nous gratifiait d’un tour de valse-hésitation avant d’accepter l’invitation à danser du Premier ministre. Ce sont une nouvelle fois les électeurs de gauche de la région qui seront les dindons de la farce et ne seront pas représentés du tout au Conseil régional pendant 6 ans de plus.

C’est bien ce que soulignait Jean-Laurent Félizia, qui voulait se maintenir, mais n’avait pas pris la peine de consulter ses colistiers. Il affirmait que le front national ne gagnerait pas la majorité, ce qui malheureusement n’était pas certain et le risque était en effet trop grand. On imagine sans peine le triomphalisme de Marine Le Pen si son parti avait emporté ne serait-ce que cette région, importante et symbolique. Sans compter l’effet dynamique possible d’un tel résultat, qui aurait pu crédibiliser un peu plus encore la représentante de l’extrême droite. Toutes les considérations sur le taux très bas de participation ou la « prime aux sortants » qui dominent le commentaire politique aujourd’hui auraient été balayées par un tel séisme. On n’aurait plus parlé que de ça, y compris à l’étranger. Alors que le pouvoir, tranquille comme Baptiste, se contente de vaquer à ses occupations comme si de rien n’était, en feignant de se désintéresser de ses résultats catastrophiques, la droite se prépare à devoir départager ses trois candidats putatifs, confortés dans leur région.

Commentaires  

#1 jacotte 86 28-06-2021 19:43
tu auras du grain a moudre pour tes futurs billets
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