Au plus près de la source

Le lien entre l’homme et l’eau commence à l’origine de sa vie, puisque dès qu’un embryon est formé, son milieu naturel de survie, le liquide amniotique, est composé de 96,4 % d’eau ! Enrichi par des hormones, des éléments minéraux, des anticorps… protégé dans la poche des eaux, c’est le liquide qui amortit les cahots, agrandit l’espace de mouvement pour développer les muscles et le squelette. En raison d’échanges de la mère vers l’enfant et de l’enfant vers la mère à raison de 450 ml par heure, c’est grâce à lui que le fœtus qui en boit apprend la pratique de « l’avaler » et qu’il peut capter des différences de goût, d’odorat, d’audition, de luminosité…

Cette immersion sans laquelle la vie ne serait pas possible, explique peut-être aussi que le corps humain est constitué essentiellement d’eau, 60 % de la masse corporelle, pour un corps de 70 kg, on compte 40 kg d’eau. 90 % pour le cœur et le cerveau. La déshydratation entraîne des dégradations importantes telles que la confusion mentale, les étourdissements, ou les maux de tête, le manque de salive, des difficultés de transit, des crampes, un manque d’énergie. Tous apports, le corps a besoin de 2,5 l par jour ! L’eau nous est essentielle pour la digestion, le maintien de la température du corps, l’élimination des déchets, la lubrification des articulations, la souplesse et la santé de la peau.

En effet, 30 % de la peau est constitué d’eau, si elle en manque, elle perd sa fonction de barrière naturelle. Il apparaît donc très important de prendre soin d’elle, de la garder propre, de préserver sa fonction d’élimination.

Il est des pratiques naturelles et simplistes que l’on devrait tous faire pour assurer à notre corps un bon fonctionnement : boire, bois et soit belle !

Il faudrait d’ailleurs boire chaud, même et surtout l’été, l’eau chaude étant plus vite assimilée, remplit plus vite ses fonctions salvatrices d’élimination des toxines, en plus de stimuler le système immunitaire, de faciliter l’activité cérébrale et d’apaiser le système nerveux… L’eau froide quant à elle ralentit le métabolisme, baisse la température du corps et agresse l’estomac ! Que l’on soit nageur ou non, on connaît tous le bonheur de l’immersion dans l’eau (sauf si l’on est hydrophobe) largement utilisée en hydrothérapie, balnéothérapie. C’est l’élément dans lequel on peut se sentir léger, se détendre avec l’heureuse sensation de flotter, bref du plaisir sensuel inégalable !

Elle est « source » d’inspiration pour les poètes, de Victor Hugo à Rimbaud en passant par Edgar Poe, et j’aimerais faire une place de choix à Gaston Bachelard dans son œuvre « l’eau et les rêves ». Étant donné la première rencontre de l’humain avec l’eau et la mère, on ne s’étonnera pas qu’il ait comparé l’eau au lait maternel nourricier, « ces eaux claires et apaisantes qui bercent et incitent à la rêverie ».

Premier miroir où l’homme prend conscience de ce qu’il est comme Narcisse, ennemie du feu, elle est capable de s’associer avec lui pour créer l’eau-de-vie ou l’eau-de-feu, qui brûle et réchauffe et permet des rêveries délirantes, à consommer donc celle-là avec modération, « noyée » dans les 150 à 200 l d’eau qu’un Français moyen consomme par jour !

L’invitée du dimanche