Magouille blues *

Pour rappel, une magouille, c’est un terme familier pour désigner une tractation malhonnête, douteuse, une combine. On la rencontre surtout financière, politique. Quand elle est politique, elle s’associe avec la tambouille, désignant une cuisine médiocre, de mauvaise qualité. Si elles s’associent si bien, c’est qu’on a l’habitude de parler de cuisine électorale.

Dans cette dernière, la politique devient une infâme popote, où se mélangent allègrement gauche droite, sucré salé ! Les exemples pullulent lors des dernières municipales de 2020, dans de nombreuses grandes villes, à titre d’exemple à Nantes, la candidate LR fait un appel du pied vers la candidate LREM, la candidate EELV propose une alliance avec le PS et le LFI… ce n’est pas mieux à Metz, où un sénateur de droite, une fan de Jeanne d’Arc, cherchent un accord avec une adjointe socialiste pour une liste de droite…

Magouille marche aussi très bien avec embrouilles, on n’oublie pas celle du gouvernement pour les municipales : le refus de l’attribution des nuances politiques aux candidats des communes de moins de 9000 habitants, histoire d’atténuer l’échec du parti majoritaire !

Les prochaines régionales leur ouvrent la porte. L’actualité de la région PACA qui sème la zizanie au cœur même du parti LR, déclenchant même des démissions grâce à Monsieur Muselier et à son initiative malheureuse d’ajouter des candidats LREM, une vraie ratatouille niçoise. Et elles ne sont que l’antichambre des magouilles à venir pour les élections présidentielles ! On s’agite dans les arrière-cuisines, pour nouer des alliances, élaborer des stratégies plus ou moins perverses dans lesquelles vont s’empêtrer et bafouiller les belligérants.

Quelle que soit la hauteur de l’enjeu, tout est bon pour gagner le plus possible quitte à se parjurer et à ne jamais tenir les promesses qui, souvenez-vous, n’engagent que ceux qui les croient.

Sûr que certains mériteraient le nom de fripouilles, ou d’arsouilles tels des voyous frôlant la malhonnêteté, préparant un mauvais coup, et nous prenant à coup sûr pour des andouilles, c’est-à-dire pour des électeurs sans caractère et naïfs, parfois pour des pedzouilles pour qui ils n’ont que mépris une fois leur voix obtenue. Mais qu’ils se méfient, il y en aura des bredouilles, sans que le remord les grattouille, sans que nous en soyons pour autant gagnants, car « les seuls qui soient vraiment sympas, qui soient un peu comme vous et moi, je n’parle pas du royaliste ni bien sûr du fasciste, c’est ceux qu’auront au bout du compte deux ou trois pour cent des voix » (extrait de la chanson citée en référence) 

2 ou 3 % des voix, même si ça fait pas mal de gens, ouille, ouille, ouille, ça ne suffira pas à nous sortir de la « merdouille »

*emprunté à une chanson de François Béranger écrite en 1974 ! que je vous invite à écouter dans son intégralité.

L’invitée du dimanche