Capharnaüm

Coluche disait des technocrates que si on leur avait donné le Sahara à gérer, au bout de 5 ans ils auraient été obligés d’acheter du sable ailleurs. Si je compte bien, le parti présidentiel de la République en marche a pris un peu d’avance, puisque le quinquennat n’est même pas encore entré dans sa phase finale et la gabegie administrative sur la gestion du covid-19 atteint déjà des sommets d’inorganisation. Pourtant, au départ, le calendrier du gouvernement était un modèle du genre et l’on nous promettait la vaccination de la totalité des Français avant la fin de l’été 2021.

Et puis, on ne sait pas pourquoi, alors que nos voisins tenaient une cadence soutenue, nous avons accumulé les retards, au point de ne même pas utiliser toutes les doses pourtant délivrées au compte-goutte par les laboratoires et à les accumuler dans les congélateurs pendant que les populations soi-disant prioritaires cherchaient désespérément à prendre un rendez-vous pour se faire vacciner. Devant l’étendue du problème, le gouvernement a décidé de faire une grande braderie en ouvrant des centres éphémères pendant le week-end, rameutant le ban et l’arrière-ban des personnels de santé et des professionnels de l’armée ou de services tels que les pompiers, pour vacciner à tour de bras. Et tout le monde a joué le jeu, ce qui a permis d’écouler environ 500 000 doses qui dormaient dans les frigos, les patients ayant accepté de poireauter parfois des heures pour obtenir leur injection.

On se disait alors que l’état avait enfin pris la mesure de la situation et avait véritablement engagé la course contre la montre, celle qui permettrait de prendre le virus de vitesse et d’enclencher un processus de cercle vertueux pour faire enfin reculer l’épidémie. Jusqu’à ce qu’on apprenne un nouveau couac dans l’organisation administrative des opérations quant aux rôles respectifs des médecins de ville et des pharmaciens. Inexplicablement, les médecins devront réorganiser leur planning pour laisser la priorité aux officines, alors qu’on nous laissait espérer une montée en puissance du dispositif. Il faut quand même rappeler que la population éligible à la vaccination représente environ 53 millions de Français de plus de 18 ans, et qu’il faudrait au moins 60 % de personnes protégées, et probablement plus avec les variants présents et à venir, pour atteindre une immunité collective. Ce qui veut dire qu’il faudrait tenir au moins la cadence du dernier week-end et même l’accélérer pour parvenir à ce résultat. Au lieu de quoi, c’est la théorie du bordel ambiant qui s’applique de nouveau. On va finir par dégoûter les personnels qui font tout et même au-delà, pour gérer la situation au mieux et voient leurs efforts en partie ruinés par un exécutif plus préoccupé de sa réélection que de l’intérêt général, et apparemment insuffisamment compétent.

Commentaires  

#1 jacotte 86 09-03-2021 13:31
l'incompétence atteint des sommets ...on devrait tous demander la démission de tous ces incapables qui ne pensent même pas à s'excuser de leur incurie
Citer