La chance du débutant
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 13 février 2021 10:46
- Écrit par Claude Séné
Le président de la République affectionne particulièrement l’expression de « prendre son risque », lorsqu’il s’agit de miser avec l’argent des autres. Alors que la totalité des experts de santé lui recommandait de procéder à un nouveau confinement pour éviter que l’épidémie flambe excessivement et que le système hospitalier soit saturé au prix d’une aggravation de la situation sanitaire, il a décidé de ne pas décider. Ce qui en réalité est une décision, qui peut être lourde de conséquences, ce que je n’espère évidemment pas.
Emmanuel Macron fait le pari que la situation mondiale, qui montre un recul relatif du virus dans les grands pays industrialisés, permettra à la France d’échapper à une montée exponentielle de la maladie qui pourrait advenir à cause des variants plus contagieux et potentiellement plus dangereux. Alors que sa cour s’extasie sur ses capacités divinatoires et sa clairvoyance malgré les avis scientifiques préconisant la prudence et la précaution, je crains que cette option risquée ne retombe sur les Français, après une période où le sort nous aura été favorable. Si la chance du débutant existe vraiment, comme vous le diront tous ceux qui pratiquent régulièrement des jeux, la règle des pourcentages et la loi des grands nombres finissent toujours par l’emporter, à terme. Il semble bien que même une situation extrême, comme celle du département de la Moselle, ne pourra pas faire dévier le président de sa ligne de conduite. Le dernier crédo auquel Emmanuel Macron s’est arque bouté, c’est le maintien de l’ouverture des écoles contre vents et marées, malgré l’occasion offerte par la proximité des vacances scolaires, permettant de souffler dans la propagation de l’épidémie.
Il est évidemment très compliqué de déterminer l’efficacité des mesures mises en place dans les différents pays. Il faudrait pour cela créer des situations très proches afin de pouvoir appliquer le principe de « toutes choses égales par ailleurs », base de la preuve scientifique. Après avoir loué la discipline allemande, qui aurait permis à notre voisin de s’en tirer plutôt bien, on doit constater un changement de stratégie, à l’opposé de la nôtre, pour des résultats qui ne semblent guère meilleurs. Pourtant, le degré d’organisation du système de santé, et notamment leur meilleur taux d’équipement en matière de réanimation, n’a pas changé. Angela Merkel a choisi la ligne de la baisse drastique des contaminations avant d’envisager une réouverture de l’économie du pays. Il est vrai qu’elle ne compte pas se représenter à l’issue de son dernier mandat, contrairement à Emmanuel Macron. Tout porte à croire que le président sortant a pris la décision de ne pas confiner, sauf urgence absolue, pour ménager son électorat et tenter de mettre les Français dans sa poche en se montrant compréhensif de leurs difficultés. On croise les doigts.
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