Le qui perd, perd

Vous vous souvenez peut-être de ce faux jeu imaginé par Coluche sur le modèle inusable du jeu des mille francs, dans lequel un candidat devait répondre à des questions introuvables, du style « quelle est la différence entre un oiseau ? ». Au début, le candidat est censé pouvoir gagner, mais à la fin, c’est lui qui donne son propre argent. C’est l’impression que m’a laissée la façon dont le gouvernement a tranché la question des commerces dits « non essentiels », en particulier en maintenant la fermeture des librairies contre vents et marées, contre l’avis des maires de France et même d’une partie de sa propre majorité.

Bienvenue en Absurdie ! Quand un pouvoir s’entête à ce point dans une cause indéfendable, on n’est pas loin de crier au génie, car cela confine, c’est le cas de le dire, à une insondable bêtise. Nos voisins belges, dont on aime tant railler la soi-disant balourdise, nous ont pourtant donné la leçon en maintenant, eux, les librairies ouvertes. Ils ne tarissent pas d’éloges sur le rôle essentiel des livres dans une période difficile comme celle que nous vivons actuellement. Autant d’arguments qui auraient été repris avec conviction par les sujets loyaux de Sa Majesté Emmanuel Premier s’il avait daigné écouter les voix du bon sens. Oui, mais la doctrine du pouvoir actuel est de ne jamais céder, ou du moins de ne jamais le dire. C’est pourquoi la décision de fermer certains rayons des grandes surfaces au nom de la concurrence déloyale qu’ils feraient au petit commerce ne fait qu’ajouter à la confusion, en créant un maquis administratif et réglementaire dont la France a le secret. Tout cela n’ayant aucun sens au moment où les sociétés occidentales ont recours de plus en plus massivement à la vente à distance. Les GAFAM, et en particulier Amazon, vont sortir encore renforcés d’un bras de fer commercial où ils sont déjà très favorisés, faute d’une entente entre les états.

Puisque je m’efforce de garder ma bonne humeur malgré les circonstances, je vous offre une deuxième parabole pour le prix d’une, qui me parait résumer assez bien la situation. C’est l’histoire d’un homme victime d’une paralysie du bras droit, qui se rend, en désespoir de cause, en pèlerinage à Lourdes pour implorer la grâce divine et tenter d’être guéri miraculeusement de son infirmité. Il entame sa prière : « Mon Dieu, faites que mon bras devienne comme l’autre » et d’un seul coup d’un seul, son bras gauche se trouve également bloqué. Ne me remerciez pas, ça me fait plaisir. Et pour la route, une dernière citation de Coluche : « écrivez-nous pour nous dire ce dont vous avez besoin, on vous expliquera comment vous en passer ! »

Commentaires  

#2 Josette 03-11-2020 16:22
Merci de ne pas avoir oublié que rire est le propre de l'homme. Et c'est vrai que cela fait beaucoup de bien.....
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#1 jacotte 86 03-11-2020 11:01
merci pour ce petit moment de détente..
Ps il parait que Brigitte est fâchée elle voulait que les librairies restent ouvertes!
le résultat est peut-être une petite dispute de couple...qui c'est le chef?
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