Plus dure sera la chute

On espère sincèrement que le directeur de la Santé, Jérôme Salomon, s’est remis de la mauvaise chute qui l’a empêché de se rendre à l’invitation de Jean-Jacques Bourdin, pour évoquer la situation sanitaire de la France. Il aurait été probablement assez embarrassé de devoir répondre aux questions toujours incisives du journaliste qui n’aurait pas manqué de l’interroger sur l’enquête en cours le concernant, ainsi que les perquisitions opérées à son domicile et dans ses locaux professionnels. Passons sur la pitoyable excuse digne de Jean-Pierre Léaud dans « les 400 coups » pour en venir au cœur du sujet.

Monsieur Salomon doit répondre de la gestion du gouvernement dans la première phase de la pandémie du coronavirus devant la Cour de justice de la République, seule habilitée à poursuivre des ministres pour des actes commis pendant l’exercice de leurs fonctions, es qualité. Il est en bonne compagnie avec l’ancien Premier ministre, Édouard Philippe, et plusieurs anciens ou nouveaux ministres : Agnès Buzyn, Olivier Véran et Sibeth N’Diaye. Ces perquisitions tombent très mal au lendemain de l’annonce de mesures impopulaires du Président de la République, au point que des journalistes bien intentionnés se sont apitoyés sur le timing malencontreux, en laissant entendre qu’il ne devait rien au hasard. Mauvaise pioche, les perquisitions ont été programmées bien longtemps avant qu’Emmanuel Macron ne fixe la date de son intervention télévisuelle.

Que cela arrange ou non l’exécutif, il est indiscutable que l’état a failli dans la gestion des masques, dont il a déclaré l’inutilité pour en minimiser la pénurie, à un moment où l’OMS en préconisait l’usage. Avaient-ils conscience de mettre des vies en danger ? Les ministres, à l’instar d’Agnès Buzyn, qui l’a reconnu publiquement, ont-ils délibérément sous-estimé la pandémie, pour ne pas affoler la population ou pour toute autre raison ? L’enquête devra le déterminer. Pour ma part, je ne vais pas me plaindre que, pour une fois, la justice n’attende pas des années avant d’enquêter sur des erreurs ou des fautes des puissants. Songeons par exemple à la lenteur des poursuites visant l’ancien Président Sarkozy sur les soupçons de financement occulte et illégal de sa campagne de 2007 par le régime libyen ! le candidat, protégé pendant 5 ans par son immunité présidentielle, va épuiser tous les recours possibles pour échapper à la justice, dans cette affaire comme dans les autres enquêtes qui le visent, le plus longtemps possible, en toute légalité. On a d’ailleurs un précédent en la matière avec le procès des emplois fictifs de la mairie de Paris, pour lequel Alain Juppé a d'abord payé pour Jacques Chirac, et où celui-ci a fini par écoper d’une peine de 2 ans avec sursis, 15 ans après la fin des faits. Sans pour autant être expéditive, il serait bon que la justice traite les affaires dans un délai raisonnable.

Commentaires  

#1 jacotte 86 16-10-2020 14:23
selon que vous serez puissant ou misérable....
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